Banque mondiale : COP22, marchés des capitaux, PME…. les priorités

La Banque mondiale et le Maroc évaluent l’actuel Cadre de partenariat stratégique (CSP). Dans la foulée, la prochaine feuille de route est déjà sur les rails. Le chargé des opérations pour le Maroc décline les priorités de l’institution pour 2016.
Les ÉCO : À mi-parcours, quel est le taux de réalisation du Cadre de partenariat stratégique (CPS) 2014-17, entre le Maroc et le Groupe Banque mondiale ?
Michael Hamaide : Ce taux peut se mesurer à plusieurs niveaux. En termes de niveau d’engagement financier, par exemple, on relève une montée en échelle du volume de nouveaux prêts engagés, pour atteindre une enveloppe annuelle de près d’un milliard de dollars par an. D’autre part, la composition du portefeuille a connu une plus grande diversification au profit de plus de financements concentrés sur des projets d’investissement et des programmes sur des résultats. En ce qui concerne le programme d’appui, une grande majorité des activités, qui avaient été envisagées pour la première moitié de la période du CPS, ont été lancées ou réalisées. Il reste encore à apprécier les réalisations, à ce jour en termes de résultats, dont les indicateurs et valeurs cibles sont déclinés, dans le cadre de suivi et évaluation du CPS. Cet exercice d’évaluation est actuellement en cours, et permettra d’avoir une image complète et claire du taux de réalisation du CPS, ainsi que d’apporter tous les ajustements éventuels nécessaires. Globalement, et sur la base des premiers éléments disponibles à ce stade, le taux de réalisation du CPS semblerait être relativement positif à mi-parcours.
Avez-vous entamé des discussions avec le gouvernement et les partenaires publics et privés pour préparer le prochain CPS ?
Le prochain CPS, qui devrait couvrir les exercices fiscaux 2018-2021, sera d’abord précédé d’un Diagnostic stratégique pays (SCD) et s’alignera, davantage, sur les axes de la nouvelle stratégie de la Banque mondiale pour la région MENA qui vise la contribution à l’amélioration du contrat social dans les pays de la région, le renforcement de la résilience des économies, le redressement et la reconstruction et enfin l’amélioration de l’intégration régionale. Concernant le SCD, celui-ci servira de base analytique à la réflexion et à la définition des priorités du prochain cadre de partenariat, en étroite collaboration avec le gouvernement, la société civile, le secteur privé, et les autres partenaires de développement.
Quelles sont les priorités (financement, assistance technique) de la Banque mondiale pour l’année 2016 au Maroc ?
Nos priorités d’action, pour 2016, restent, bien entendu, d’abord guidées par les axes prioritaires du CPS. Nos appuis en 2016 seront, également, sensibles au rôle important que va jouer le Maroc, cette année, en tant que pays d’accueil du prochain Sommet mondial sur le changement climatique (COP22), ainsi qu’à la nouvelle stratégie de la Banque mondiale pour la région MENA, et en particulier son premier axe : la contribution à l’amélioration du contrat social. Dans ce contexte, et selon le rythme d’avancement de nos appuis et du degré d’engagement des diverses parties prenantes, nous espérons pouvoir, cette année, voir aboutir des financements qui concerneraient notamment le renforcement de la gestion intégrée des risques liés aux catastrophes naturelles, le développement des marchés de capitaux et des mécanismes de financement des PME et l’optimisation du secteur agroalimentaire et du commerce des produits agricoles.
Le taux d’endettement des entreprises publiques, comme l’ONEE, est important.Comment votre institution gère-t-elle le risque qui pèse sur ces entreprises ?
Les activités d’appui, destinées aux entreprises publiques, telles que l’ONEE, ont généralement pour vocation de renforcer les capacités financières, techniques, humaines et institutionnelles de ces dernières, tout en promouvant un cadre réglementaire et légal qui soit le plus pertinent possible. Dans le cadre de la préparation de tout nouvel appui de la Banque mondiale, qu’il soit destiné à une agence gouvernementale ou à une entreprise publique, une évaluation financière et économique rigoureuse est menée. Celle-ci permet d’identifier les faiblesses et risques financiers, tant du projet envisagé que de l’emprunteur, et de s’assurer que des modalités de mise en œuvre et des activités d’appui adéquates puissent être intégrées dans la définition du projet, ceci en vue de minimiser (voire prévenir) toutes conséquences négatives sur le projet et l’emprunteur. Enfin, il est important de noter, également, que tous prêts, octroyés par la Banque mondiale à une entreprise publique, telle que l’ONEE, sont adossés d’une garantie souveraine du gouvernement.