Climat : le cycle de l’eau est de plus en plus perturbé et extrême, alerte l’ONU

Le cycle de l’eau est désormais gravement déréglé à l’échelle planétaire, alerte l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Entre sécheresses extrêmes et inondations meurtrières, les déséquilibres hydrologiques se multiplient, menaçant directement les populations, les écosystèmes et les ressources en eau.
Oscillant entre déluge et sécheresse, le cycle de l’eau est «de plus en plus perturbé et extrême», avec des répercussions en cascade sur les sociétés, a alerté l’Organisation météorologique mondiale (OMM) de l’ONU jeudi. L’an dernier, année la plus chaude jamais enregistrée, seul un tiers des bassins fluviaux de la planète ont présenté des valeurs «normales» tandis que toutes les régions glaciaires du monde ont enregistré des pertes dues à la fonte, selon un rapport de l’OMM.
Par ailleurs, le bassin amazonien et d’autres régions d’Amérique du Sud, ainsi que l’Afrique australe, ont subi une grave sécheresse, tandis que les conditions étaient plus humides que la normale dans d’autres régions, notamment dans certaines zones d’Afrique, d’Asie et d’Europe centrale.
«Les ressources en eau de la planète sont soumises à une pression croissante et, parallèlement, l’intensification des phénomènes extrêmes liés à l’eau a des répercussions de plus en plus importantes sur les vies et les moyens de subsistance», commente ainsi la secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo, dans un communiqué.
C’est la troisième année consécutive où les scientifiques ont enregistré une perte de glace généralisée dans toutes les régions glaciaires.
«Au total, 450 gigatonnes ont été perdues, soit l’équivalent d’un énorme bloc de glace de 7 km de haut, 7 km de large et 7 km de long, ou de suffisamment d’eau pour remplir 180 millions de piscines olympiques», indique l’OMM.
Cette quantité d’eau de fonte ajoute environ 1,2 mm au niveau mondial de la mer en une seule année, accroissant le risque d’inondation pour des centaines de millions de personnes vivant dans les zones côtières. La zone tropicale de l’Afrique a pâti en 2024 de précipitations exceptionnellement fortes, causant environ 2.500 décès et entraînant le déplacement de 4 millions de personnes. L’Europe a elle connu ses inondations les plus importantes depuis 2013, tandis que l’Asie et le Pacifique ont enduré des précipitations record et des cyclones tropicaux, qui ont fait plus de 1.000 morts, selon l’OMM.
Ces six dernières années, seul un tiers environ des bassins hydrographiques a connu des conditions de débit normales par rapport à la moyenne de la période 1991-2020. Les deux autres tiers ont eu trop ou trop peu d’eau, mettant en évidence «un cycle hydrologique de plus en plus perturbé». Selon l’ONU, 3,6 milliards de personnes ont un accès insuffisant à l’eau au moins un mois par an. Leur nombre devrait dépasser 5 milliards d’ici à 2050.
S.N. avec agences / Les Inspirations ÉCO