Port de M’diq : les débarquements progressent de 36% à fin août

Les débarquements de la pêche côtière et artisanale au port de M’diq ont totalisé 1.837 tonnes à fin août 2025, soit une hausse de 36% par rapport à la même période de 2024, selon les dernières statistiques de l’Office national des pêches (ONP). La valeur marchande s’élève à près de 69 MDH, en progression de 15% en un an.
M’diq s’impose comme un foyer de résilience, au moment où plusieurs ports du Royaume enregistrent une baisse des débarquements. Sa production explose, ses filières montent en gamme et ses revenus progressent — preuve que des pratiques locales ciblées peuvent inverser des tendances défavorables.
Cette performance n’est pas un hasard : elle traduit à la fois une meilleure mobilisation des embarcations artisanales, une adaptation aux marchés (pélagiques très demandés) et une capacité de commercialisation qui commence à jouer en faveur des pêcheurs locaux.
Si vous cherchez un modèle de revitalisation territoriale dans la pêche côtière, regardez du côté de M’diq — mais la question demeure : sa dynamique peut-elle être pérennisée et reproduite ailleurs ?
Les pélagiques, moteurs de la reprise
Les poissons pélagiques tirent la croissance : leurs débarquements ont bondi de 81% à 928 tonnes et leur valeur a grimpé de 57% à plus de 13,45 MDH, reflétant une demande soutenue tant sur le marché local qu’en circuits de revente. Les poissons blancs suivent une trajectoire positive avec 392 t (+18%) pour environ 13,48 MDH.
Les céphalopodes ont reculé légèrement en volume (365 t, −4%), mais ont maintenu presque stable la valeur (+1%) à 25,42 MDH, signe d’un prix moyen en hausse. Les crustacés affichent une nette embellie : +22% en volume (146 t) et +22% en valeur (16,60 MDH), traduisant une meilleure captation de segments à forte valeur ajoutée.
Un tableau plus sombre au niveau national
Sur le plan national, la tendance est inverse : les débarquements commercialisés de la pêche côtière et artisanale se replient à 682.672 t à fin août, soit −11% sur un an, et la valeur recule légèrement à 7,37 MMDH contre 7,41 MMDH un an plus tôt. Le contraste avec M’diq met en lumière l’urgence d’un accompagnement différencié — innovation logistique, circuits courts, labellisation et accès au financement — pour convertir des succès locaux en relance nationale.
S.N. / Les Inspirations ÉCO