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Croissance : HCP et BAM sur la même longueur d’onde

Les derniers chiffres du HCP pour le T1-2025 révèlent une accélération de la croissance économique, qui s’établit à 4,8% contre 3% un an auparavant. Cette performance positive est en phase avec les projections actualisées de Bank Al-Maghrib (BAM) qui a également anticipé une nette accélération de la croissance pour l’année 2025, la situant à 4,6%, avant une consolidation à 4,4% en 2026. De ce fait, le HCP et BAM partagent le même diagnostic optimiste, quant au rebond de l’activité économique au Maroc, contrairement à la Banque mondiale.

L’Exécutif déposera, dans les semaines qui viennent, son 5e Projet de loi des finances, portant sur l’exercice 2026. Dans ce contexte, l’arrêté des comptes nationaux du premier trimestre 2025 suscite de l’espoir concernant un rebond de l’activité économique dans le pays, faisant ressortir, selon le Haut-commissariat au plan (HCP), une amélioration à 4,8% contre 3% à la même période de l’année 2024.

De ce fait, la machine économique renoue enfin avec la croissance en gagnant 1,8 point malgré les chocs majeurs qu’elle a subis. Ainsi, en variation annuelle, la croissance a affiché l’année dernière un léger mieux par rapport à 2023 (3,7%), soit 3,8% de croissance, selon l’arrêté des comptes nationaux. À noter que cette évolution s’inscrit à contre-courant de ce qui a été prévu par les nouvelles perspectives de croissance pour la région MENA.

En effet, la Banque mondiale n’a pas laissé trop d’espoir aux économies en développement, dont le Royaume, qui devrait terminer le premier quart du 21e siècle avec des perspectives de croissance à long terme au plus bas depuis 2000. Le Maroc devrait afficher un taux de 3,9% en 2025 avant de se modérer à 3,4 % en 2026, le tout, dans l’hypothèse d’une amélioration des conditions météorologiques et de l’augmentation de la production agricole en 2025.

Pour BAM, et sur la base de ses projections actualisées en juin 2024, la Banque centrale estime que la croissance nationale devrait connaitre une nette accélération cette année pour s’établir à 4,6%, puis se consoliderait à 4,4% en 2026.

Dans ce contexte un peu plus positif, la valeur ajoutée agricole augmenterait de 5% en 2025, tenant compte d’une récolte céréalière estimée par le ministère de l’Agriculture à 44 millions de quintaux (MQx), puis de 3,2% en 2026, sous l’hypothèse d’une production céréalière moyenne de 50 MQx. Pour les secteurs non agricoles, à la faveur principalement d’une forte dynamique de l’investissement dans les infrastructures, leur croissance avoisinerait 4,5% en 2025 et en 2026.

Cette dynamique devrait se poursuivre à moyen terme, selon BAM, à la faveur notamment de l’investissement dans les infrastructures, et ce, dans le cadre des efforts consentis pour l’atténuation de l’impact du changement climatique et pour la préparation de l’accueil de la Coupe d’Afrique 2025 et du Mondial 2030.

Ces données sont proches de celles du HCP qui prévoit un accroissement du PIB de 4,8% au lieu de 3% le premier trimestre de l’année précédente , suite aux corrections des variations saisonnières. Suivant la même tendance, le HCP estime que les activités non agricoles ont affiché une augmentation de 4,6% durant le premier trimestre 2025 au lieu de 3,6% une année auparavant alors que les activités agricoles ont évolué de 4,5% au lieu d’une baisse de 5% une année auparavant.

L’évolution de la VA par typologie sectorielle
Par typologie de secteur, la valeur ajoutée du secteur secondaire a affiché, en volume, une hausse de 4,5% au lieu de 3,2% au premier trimestre de l’année précédente, en raison de la hausse des valeurs ajoutées des activités du bâtiment et travaux publics (6,3% au lieu de 2,5%) ; de l’électricité et l’eau (+5% au lieu de +4,2%) et des industries de transformation (+3,4% au lieu de +1,7%).

Par contre, les activités de l’industrie d’extraction ont reculé (-6,7% au lieu de 19,1%). De même, la valeur ajoutée du secteur tertiaire a affiché une hausse de son taux d’accroissement, passant de 3,8% le même trimestre de l’année précédente à 4,7% au cours de ce trimestre.

Elle a été marquée par l’amélioration des activités hébergement et restauration (+9,7% au lieu de +3,2%). À cela s’ajoutent les services de l’éducation, de la santé et des activités de l’action sociale (+6,2% au lieu de +5,9%) ainsi que des services rendus par l’administration publique générale et la sécurité sociale (+5,3% au lieu de 3,4%).

Pour sa part, le commerce et la réparation de véhicules a affiché une hausse de 4,3% au lieu de 4%. Il en est de même pour les services immobiliers (+0,8% au lieu de -1,4%).

Par contre, les activités transport et entreposage ont affiché une baisse de 4% au lieu de 6,5%. Le constat est le même pour la recherche et développement et les services rendus aux entreprises (-3,9% au lieu de 4%) ainsi que l’information et la communication (-0,5% contre 3,3%).

Par ailleurs, la valeur ajoutée du secteur primaire a enregistré une augmentation de 4,3% au premier trimestre 2025 au lieu d’une baisse de 4,3% durant la même période en 2024. Cette évolution s’explique par la hausse de l’activité agricole (+4,5% au lieu de -5% une année auparavant) et par la baisse de celle de la pêche (-0,3% au lieu de +10,6%).

Afrique du Nord : les perspectives de la Banque mondiale
La région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) reste marquée par un climat d’incertitude croissante lié à l’intensification des tensions géopolitiques et des conflits, en plus de la sécheresse, en particulier au Maroc et en Tunisie. Les perspectives de croissance devraient y passer de 1,8 % en 2024 à 3,4% en 2025 et 4,1% en 2026.

Les projections pour 2025 sont plus faibles que celles anticipées en juin, du fait principalement de la prolongation des coupes volontaires de production pétrolière par plusieurs grands pays exportateurs. Ces perspectives économiques régionales sont particulièrement incertaines, dans un contexte marqué par la poursuite des conflits et des tensions toujours vives dans plusieurs pays.

En Algérie, la croissance devrait avoir ralenti à 3,1% en 2024, principalement en raison des contraintes qui pèsent sur l’activité pétrolière du fait de l’augmentation des cours du pétrole. Quant aux prévisions, elles tablent sur 3,4% en 2025 et 3,3% en 2026.

En Libye, la croissance devrait atteindre une moyenne de 9% par an en 2025 et 2026, dans l’hypothèse d’une reprise complète de la production pétrolière alors que l’activité devrait diminuer de 2,7% en 2024, en grande partie à cause des troubles politiques antérieurs.

En Tunisie, la persistance des conditions de sécheresse et la faiblesse de la demande intérieure ont contribué à une reprise économique plus lente que prévu en 2024, avec une croissance estimée à 1,2%. De ce fait, la croissance devrait remonter à 2,2% en 2025 et à 2,3% en 2026, soutenue par l’amélioration du financement extérieur et de la demande intérieure.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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