Maroc

Chtouka/Réseau d’irrigation de dessalement : l’ORMVA lance un audit d’exploitation

Face à l’importance du réseau d’irrigation alimenté par dessalement, l’Office régional de mise en valeur agricole du Souss-Massa a lancé un audit d’exploitation couvrant les exercices 2023 et 2024. L’objectif de cette évaluation est de s’assurer que le réseau fonctionne conformément aux normes établies et d’identifier les éventuels dysfonctionnements.

L’unité mutualisée de dessalement de l’eau de mer de Chtouka a été mise en service le 30 juin 2022. Elle est destinée à la production d’eau potable en faveur du Grand Agadir ainsi qu’à l’irrigation agricole de la plaine de Chtouka. Cette unité dispose d’une capacité initiale de production de 275.000 m3/j, dont 150.000 m3/j pour l’eau potable et 125.000 m3/j pour l’irrigation.

Cette capacité sera portée, dès 2026, à 400.000 m3/j (200.000 m3/j pour l’eau potable et 200.000 m3/j pour l’irrigation). À noter que la sécurisation de l’eau d’irrigation est désormais basée essentiellement sur le dessalement de l’eau de mer.

Parallèlement, la gestion et l’efficacité des infrastructures d’irrigation deviennent un enjeu stratégique majeur. Face à l’importance cruciale du réseau d’irrigation alimenté par dessalement, l’Office régional de mise en valeur agricole du Souss-Massa (ORMVA/SM) a jugé nécessaire de procéder à son évaluation. C’est ainsi que l’office a lancé un audit d’exploitation couvrant les exercices 2023 et 2024.

L’objectif est de s’assurer que le réseau fonctionne conformément aux normes en vigueur et d’identifier les éventuels dysfonctionnements, le tout dans une logique d’optimisation des pratiques de gestion et de maintenance.

Points de contrôle
L’audit portera sur plusieurs points clés. Il inclura une analyse générale de l’exploitation, visant à examiner le fonctionnement global des installations, les méthodes employées, ainsi que leur conformité aux standards et règlements en vigueur.

Il s’intéressera aussi à la maintenance, en évaluant les opérations préventives et correctives, les programmes d’entretien mis en place et leur efficacité. La pertinence et l’actualité des procédures opérationnelles et techniques seront vérifiées, avec des recommandations pour leur révision ou mise à jour si nécessaire.

Par ailleurs, les modifications techniques, technologiques ou structurelles, apportées à l’installation durant la période auditée, seront recensées et analysées. Enfin, l’audit intégrera la vérification et la mise à jour des documents techniques et administratifs, incluant les plans, manuels d’exploitation, dossiers de maintenance, ainsi que toute autre documentation liée aux opérations.

Cette action sera réalisé à la fois sur pièces et sur place. L’analyse documentaire portera sur l’examen approfondi des différents documents relatifs au délégataire privé, notamment les contrats de délégation ainsi que les rapports de suivi et d’exécution. En parallèle, des visites sur le terrain seront effectuées pour évaluer et diagnostiquer les prestations directement sur leurs sites de réalisation.

Irrigation : une gestion déléguée pour les prélèvements
À l’intérieur du périmètre de sauvegarde de la plaine de Chtouka, le contrôle et le suivi des prélèvements de l’eau d’irrigation à partir de la nappe seront menés à travers le principe de la gestion déléguée.

Cette procédure relève d’un partenariat public-privé régi par la loi 54-05 relative à la gestion déléguée des services publics. Une décision qui a déjà fait son chemin puisque l’ORMVA/SM a lancé une opération de pré-qualification, dans le cadre de cette gestion déléguée, pour le contrôle et le suivi des prélèvements de l’eau d’irrigation dans ce périmètre.

Il est à noter que l’examen de l’évolution des relevés piézométriques a montré un affaissement sensible de la nappe de Chtouka, atteignant une surexploitation qui se situe entre 60 et 90 millions de m³, selon les estimations de l’Agence du bassin hydraulique du Souss-Massa.

Pour faire face à cette situation, le gouvernement a publié le décret n°2-17-596 du 10 octobre 2017 portant délimitation du périmètre de sauvegarde de Chtouka et déclarant un état de pénurie d’eau à l’intérieur de ce périmètre.

Par ailleurs, ledit décret prévoit un modèle de gestion de la nappe qui repose sur la substitution des prélèvements opérés par des apports d’eau dessalée, à travers l’unité mutualisée. Pour ce faire, le contrôle des prélèvements de la nappe devra être assuré afin d’éviter que les agriculteurs n’aient recours en priorité à l’eau souterraine, étant donné son coût réduit.

Pour rappel, le seul contrôle sur les prélèvements, effectivement exercé jusqu’à présent, porte uniquement sur les autorisations de creusement.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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