Zones logistiques : cap sur l’uniformité

Toutes les régions du Maroc disposeront prochainement de zones logistiques. À l’image de ce qui a été réussi dans le Nord, il s’agira à la fois d’en faire des espaces économiques pour réduire les prix, mais aussi la circulation des poids lourds dans les villes. Détails.
À l’heure où les chantiers se multiplient pour la CAN 2025 et le Mondial 2030 dans le secteur des transports, le ministre de tutelle, Abdessamad Kayouh, fait savoir que l’autre aile de son département, à savoir la logistique, n’est pas en reste. Devant les députés de la Chambre des représentants, lundi dernier, il a ainsi annoncé l’élaboration de 10 plans d’orientation des zones logistiques.
Ces nouvelles aires d’activité figurent dans la stratégie nationale pour le développement de la compétitivité logistique. Elles seront notamment déployées à Casablanca-Settat, Fès-Meknès, Béni Mellal-Khénifra, Guelmim Oued-Noun, Marrakech-Safi, Draâ-Tafilalet, l’Oriental et Souss-Massa, en plus d’une zone logistique à El Guerguerat et celle près du port Dakhla Atlantique.
Benchmark
Il s’agira certainement, de réussir, dans d’autres parties du royaume, ce qui a été brillamment réalisé dans la zone nord, avec Tanger Med zones. C’est aussi une manière d’appuyer les objectifs de la nouvelle stratégie nationale d’investissement, avec la mise en place d’un cadre propice au développement des activités économiques.
«Le programme adopté repose sur la construction de zones logistiques dédiées aux professionnels. La logistique, qui n’est plus une activité secondaire, est devenue une profession indépendante, ce qui exige un plan qui réponde aux normes internationales et aux conventions signées par le Maroc dans le domaine environnemental», a déclaré le ministre du Transport et de la Logistique.
Pour le gouvernement, ce sera une manière de mettre à la disposition des grandes villes, des espaces de gestion de leurs activités économiques, mais surtout de réussir, en même temps, à réduire la pollution et la circulation des grands camions en milieu urbain, tout en baissant les prix liés à la logistique.
«Le développement urbain imposera à l’avenir l’interdiction d’accès des grands camions aux centres-villes, ce qui nécessite la construction de zones logistiques reliant les autoroutes aux entrepôts, ce qui permettra de réduire le nombre de véhicules qui circulent dans les villes et d’améliorer l’aspect environnemental», indique Kayouh.
Sélection
Là aussi, l’expérience de Tanger et de sa région pourra servir de référence, eu égard au détachement des activités de la plupart des zones franches et logistiques locales du périmètre urbain.
«Dans le cas de Tanger Med, c’est l’adossement de zones logistiques spécialisées au port qui a permis de mettre l’infrastructure portuaire en valeur et de contribuer à la création d’emplois. En un mot, l’un ne peut pas aller sans l’autre si l’on veut atteindre un fonctionnement optimal et efficace des zones logistiques», déclare un professionnel de la logistique qui a requis l’anonymat.
Ces schémas semblent désormais bien pris en compte. Du côté du Département de la logistique, on est conscient de la nécessité de miser sur les atouts de chaque région en ce qui concerne la production.
Pour l’heure, selon le ministre, la dernière zone logistique inaugurée est celle de Laqliâa, dans la province d’Ait Melloul, qui s’étale sur une superficie de 45 hectares pour un coût de 350 MDH. Les travaux y ont été achevés selon le ministre, qui a fait savoir que la prochaine étape consistera en la sélection des opérateurs par le Centre régional d’investissement (CRI).
L’AMDL en action
Par ailleurs, concernant les nouveaux projets, Abdessamad Kayouh a fait état de la mise sur pied d’une zone logistique de 32 ha dans la commune d’Aïn Cheggag à Fès, d’une autre de 70 ha au sud de Casablanca et d’une troisième de 45 ha à Kénitra, en plus d’autres projets à Béni Mellal (9 ha) et à Zaida dans la province de Midelt (5 ha).
«Le secteur de la logistique dépasse les attributions du département de tutelle. Il inclut tous les acteurs, notamment le secteur privé», souligne le ministre des Transports, avant de rappeler que l’Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL) «assume son rôle de levier dans l’orientation de ce chantier vers les zones sous-équipées».
2030 : Un méga-aéroport pour Casablanca !
La capitale économique va se doter d’un méga-aéroport dans quelques années. Alors que les choses se mettent progressivement en place pour le démarrage, dans les prochains mois, du chantier construction d’un nouveau Terminal de l’aéroport Mohamed V de Casablanca, le ministre du Transport et de la Logistique a évoqué la réalisation d’un deuxième aéroport.
Cette nouvelle plateforme serait adjacente à l’actuel aéroport, ce qui fera naitre une mégastructure digne des plus grands aéroports mondiaux. Le Maroc met donc les bouchées doubles pour être prêt en 2030. Le nouvel aéroport sera directement relié au réseau grande vitesse afin de réduire le temps de voyage à destination de Marrakech à seulement 50 minutes, alors que pour aller à Tanger, ce sera en à peine 30mn.
Globalement, cette infrastructure rentre dans le cadre de la Vision «Aéroports 2030», avec une enveloppe de 28 MMDH pour agrandir et moderniser la plupart des aéroports du Royaume.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO