Perspectives : la diaspora, un levier pour les métiers du futur dans l’Oriental
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L’Oriental mise sur l’IT, l’offshoring, le tourisme et l’industrie pour développer les métiers du futur. Sa diaspora, véritable levier de développement, est encouragée à investir et à partager son expertise. La région capitalise sur ses atouts pour assurer une croissance économique et sociale durable.
La région de l’Oriental, en pleine transformation économique, mise sur des secteurs porteurs ainsi que sur le potentiel de sa diaspora pour dynamiser le développement des métiers du futur.
Les participant à la table ronde ont permis de mettre en lumière les opportunités offertes par l’IT, l’offshoring, le tourisme et l’industrie, ainsi que le rôle essentiel de la communauté marocaine de l’étranger dans la création d’emplois et la croissance régionale.
L’enjeu est de capitaliser sur ces atouts pour faire de l’Oriental un pôle d’attraction majeur pour les entreprises et les talents.
Secteurs porteurs : l’IT, l’offshoring, le tourisme et l’industrie
La région de l’Oriental possède un potentiel de développement important dans plusieurs secteurs d’activité. L’IT et le numérique sont identifiés comme des secteurs particulièrement porteurs.
Saad Berrada, general manager Morocco & Tunisia d’Intelcia, a souligné que l’Oriental bénéficie d’un terreau fertile pour les ingénieurs, avec des compétences locales de haut niveau et des formations adaptées aux besoins du marché.
L’offshoring, en particulier dans les métiers de la relation client, offre de nombreuses opportunités d’emploi pour la jeunesse de la région. Le secteur du tourisme, grâce à la richesse du patrimoine culturel et naturel de l’Oriental, représente également un levier de développement important, à condition d’investir dans des infrastructures de qualité et des services adaptés aux attentes des visiteurs.
Enfin, l’industrie, notamment dans les domaines de l’automobile et des énergies renouvelables, est en pleine expansion dans la région, offrant des perspectives de croissance et de création d’emplois.
Le rôle de la diaspora : un levier de développement économique
La diaspora originaire de l’Oriental représente un atout majeur pour le développement économique de la région. Rachid Rami, directeur par intérim du CRI de l’Oriental, a souligné l’importance de cette communauté, très attachée à sa région d’origine et désireuse de contribuer à son développement.
Il a également noté un changement dans les habitudes d’investissement de la diaspora, qui s’oriente de plus en plus vers l’industrie et le numérique, au-delà des investissements traditionnels dans l’immobilier ou l’agriculture.
La plateforme «Oriental connect», mise en place par le CRI, a pour objectif de faciliter les échanges entre la diaspora et les acteurs de la région. Elle permet de mobiliser les compétences de la diaspora, de les informer sur les opportunités d’investissement et de créer des ponts entre la région et ses ressortissants à l’étranger.
Des initiatives similaires sont mises en place au niveau national par la CGEM, qui a créé une 13e région visant à capter les investissements de la diaspora. Noureddine Bachiri, président de la CGEM Oriental, a souligné l’importance de cette initiative pour encourager les Marocains du monde à investir dans leur région d’origine.
Stratégies pour capter l’expertise et les investissements de la diaspora
Plusieurs stratégies sont mises en œuvre pour capter l’expertise et les investissements de la diaspora. L’une des plus efficientes est de créer un environnement favorable à l’investissement, en améliorant les infrastructures, en simplifiant les procédures administratives et en offrant des incitations financières attractives.
Il est également important de communiquer sur les réussites de la région, en mettant en avant les projets innovants et les entreprises qui se développent grâce à l’appui de la diaspora. La création de réseaux et de partenariats entre les acteurs de la région et ses ressortissants à l’étranger est également essentielle pour favoriser les échanges et faciliter le transfert de compétences.
Les programmes d’échange, tels que «Fincome», mis en place par le ministère de l’Enseignement supérieur, permettent aux Marocains du monde de partager leur expertise avec les chercheurs et les étudiants de la région, dans le cadre de cotutelles de thèses ou de projets de recherche appliquée.
Jaafar Khalid, vice-président de l’Université Mohammed 1er d’Oujda, a mis en avant l’importance de ces programmes pour renforcer l’écosystème de recherche et d’innovation de la région.
Le transfert de technologie : un enjeu majeur
Le transfert de technologie constitue un enjeu majeur pour le développement des métiers du futur dans l’Oriental. Khalid a souligné que la région peut s’inspirer de l’expérience de pays comme l’Inde ou le Vietnam pour mettre en place des mécanismes de transfert de technologie, en particulier dans le domaine de l’IT.
Il a également mis en avant l’importance des petits projets innovants, portés par les étudiants et financés par la région, afin de créer de nouvelles entreprises et de développer des compétences locales.
La réussite de la région dans les métiers du futur dépendra de sa capacité à capitaliser sur ses atouts, en particulier sur ses secteurs porteurs et sa diaspora, tout en relevant les défis qui persistent en termes de formation, de connectivité et d’attractivité.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO