Nawfel Mellas : “La recherche en oncologie, un enjeu international”
Nawfel Mellas
Chef du service d’oncologie médicale au CHU Hassan II de Fès et président de l’association Chifae pour la prévention et la recherche sur le cancer
La 7e édition du Congrès international d’oncologie génito-urinaire, qui s’est tenue à Fès, a souligné les avancées majeures réalisées dans le traitement de ces cancers. L’événement a également marqué la création d’un réseau africain de cancérologie, visant à mutualiser les efforts des praticiens du continent pour une meilleure prise en charge des patients.
le 7e Congrès international d’oncologie urinaire de Fès s’affirme comme un rendez-vous majeur pour la communauté scientifique. Quel est l’impact de cet événement sur l’avancée de la recherche en oncologie ?
Ce congrès, qui en est à sa 7e édition, est devenu un carrefour international incontournable. Il rassemble les plus grands noms de l’oncologie mondiale, aux côtés d’experts et de médecins marocains.
Il faut dire que le congrès de Fès est bien plus qu’un simple événement, c’est une plateforme dynamique de formation médicale continue et un espace privilégié pour initier des collaborations entre les centres de recherche en oncologie les plus performants au monde. Son impact est concret, puisqu’il contribue significativement à élever le niveau de la recherche en oncologie, particulièrement au Maroc.
Où en est la recherche dans ce domaine au Maroc, et comment ce congrès participe-t-il à son essor ?
La recherche en oncologie en est encore à ses premiers pas dans le Royaume. Une collaboration étroite entre tous les acteurs est donc essentielle pour la faire progresser. Le congrès de Fès y contribue activement en créant des ponts entre les centres de recherche marocains.
De plus, l’appui de centres internationaux, forts de leur expertise, nous est précieux. Je souhaite également souligner une avancée majeure. Il s’agit de la présentation, lors de ce congrès, du tout premier guide national de bonnes pratiques pour la prise en charge du cancer de la vessie au Maroc. C’est une étape historique, rendue possible par une collaboration fructueuse entre les sociétés savantes marocaines d’oncologie et d’urologie et le groupe international du cancer de la vessie. Ce congrès a catalysé cette collaboration, et les résultats sont tangibles.
Cette année, le congrès affiche une dimension africaine avec la création d’un réseau dédié. Quelle est la vision derrière cette initiative ?
Cette initiative s’inscrit naturellement dans une dynamique de coopération Sud-Sud et reflète le leadership du Maroc en matière de formation médicale continue en oncologie sur le continent. Plusieurs pays africains sont présents pour partager l’état des lieux de l’oncologie dans leurs contextes respectifs.
Le point d’orgue sera la création d’un réseau africain fédérant les acteurs clés de la lutte contre le cancer sur le continent.
Face à l’ampleur du fléau que représentent ces cancers en Afrique, ce réseau a pour vocation de mutualiser nos efforts en matière de recherche, de traitement et de progrès scientifique. Bien entendu, ce congrès reste ancré dans des partenariats avec des centres d’excellence européens et américains, car notre ambition est de consolider cette collaboration entre le Royaume et les meilleurs centres d’oncologie du monde entier.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO