Edito. Annuler ou maintenir le sacrifice ?
En ces temps de sécheresse, l’approche de l’Aïd soulève un dilemme : faut-il maintenir le sacrifice du mouton ou l’annuler ? Entre inquiétudes économiques et contraintes naturelles, la question divise.
D’un côté, les professionnels réclament des données précises avant de trancher. De l’autre, les éleveurs redoutent des pertes colossales. Le ministère de l’Agriculture a lancé un recensement du cheptel, dont les résultats seront décisifs.
En coulisses, l’annulation n’est pas impossible. En cause : cinq années de sécheresse qui ont sévèrement réduit le cheptel. Malgré les importations, les prix restent élevés et la campagne s’annonce tendue. Un agneau se négocie aujourd’hui à près de 2.500 dirhams, une somme importante pour les ménages.
L’an dernier, les ovins importés n’avaient pas convaincu, et, cette année, aucune importation n’est annoncée. Or, pour les petits agriculteurs, le cheptel est bien plus qu’un revenu : c’est une épargne de survie. Mais les spécialistes alertent : sacrifier le peu qui reste mettrait la filière en péril.
Si l’Aïd est maintenu, à quel prix seront vendus les moutons ? Une annulation préserverait le cheptel certes, mais plongerait les éleveurs dans la crise. Un véritable casse-tête pour les autorités, car, au-delà des traditions, c’est tout un équilibre économique et social qui est en jeu.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO