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Secteur bancaire : la rentabilité restera forte en 2025, selon Fitch

La croissance des prêts sectoriels a été de 4,5% en moyenne sur la période 2019-2024 et de 5% en 2024 et 2025. Selon Fitch ratings, elle devrait atteindre 6% en 2025. Cette prévision dépasse, selon l’agence de notation financière, la médiane de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. À noter que les sept plus grandes banques marocaines ont enregistré une hausse de leur résultat net agrégé de 19% sur un an.

Les banques marocaines devraient maintenir leur forte rentabilité en 2025 et 2026. C’est l’agence de notation américaine Fitch ratings qui le dit. Dans un rapport dédié au système bancaire national, elle assure que la croissance des prêts sectoriels a été de 4,5% en moyenne sur la période 2019-2024 et de 5% sur la période 2024-2025. Elle prévoit qu’elle atteindra 6% en 2025. La progression anticipée par l’agence est soutenue par un environnement économique favorable et stimulée par de grands projets d’infrastructures et industriels.

Toutefois, cette prévision reste confrontée à la question des créances en souffrance qui continuent leur tendance haussière. Leur volume a plus que doublé sur la dernière décennie. Il a ainsi atteint 98 MMDH à fin septembre 2024, soit 8,6% des crédits du secteur et environ 7% du PIB.

Sur le plan macroéconomique, l’agence table sur une croissance du PIB de 3,8% sur la période 2025-2026. Des prévisions qui se rapprochent de celles du HCP (voir aussi page 8 et 9). Les réformes structurelles pourraient également être positives pour le crédit des banques, en particulier la création d’un marché secondaire pour les prêts non performants, qui devrait être adopté par le Parlement cette année.

Cette prévision dépasse, selon Fitch, la médiane de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. À noter que les sept plus grandes banques marocaines ont enregistré, au troisième trimestre 2024, une hausse de leur résultat net agrégé de 19% sur un an. Cette tendance devrait se poursuivre, portée par une augmentation des volumes d’affaires et une diminution des provisions pour créances douteuses.

100 MM $ pour les projets d’infrastructure et d’industrie
Selon certaines estimations, les grands projets d’infrastructure et industriels pourraient nécessiter plus de 100 milliards de dollars (MM $) de financement sur la période 2025-2030. Fitch pense que ces projets, qui prévoient 34 milliards de dollars pour la seule année 2025, stimuleront la demande de crédits, notamment pour les prêts d’investissement dont l’encours a augmenté de 14% au cours des dix premiers mois de 2024.

Cela soutiendra la croissance du crédit, qui devrait atteindre en moyenne 6 à 7% par an au cours des prochaines années. Les conditions d’exploitation au Maroc sont plus favorables que dans la plupart des pays africains. C’est ce qui se reflète dans la note BB attribuée par Fitch à l’environnement opérationnel des banques axées sur le marché intérieur. Il s’agit du deuxième score le plus élevé en termes d’environnement opérationnel parmi les secteurs bancaires africains.

Cependant, des contraintes structurelles limitent le potentiel de hausse de ce score notamment la faiblesse du PIB/habitant au Maroc (4.021 $ en 2024), la forte dépendance à l’agriculture (12% du PIB et 30% de l’emploi), et le taux de chômage élevé (13%).

Les bénéfices d’une réduction de 20% des créances douteuses
Par ailleurs, les secteurs non agricoles, tels que le tourisme et la construction, devraient compenser ces faiblesses en 2025 et 2026, notamment grâce à l’organisation d’événements sportifs majeurs.

Fitch estime qu’une réduction de 20% des créances douteuses détenues par les six plus grandes banques du Royaume pourrait améliorer leur ratio de fonds propres de base de catégorie 1 (CET1) de 185 points en moyenne, avec des améliorations allant de 120 points à 320 points. Une amélioration que les banques pourraient utiliser pour financer leur croissance.

L’agence de notation souligne par ailleurs que la capitalisation reste un facteur négatif. Des révisions à la hausse des scores de capital sont prévues avec la réduction du poids des impayés bancaires.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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