Tourisme : des records d’arrivées qui dynamisent les embauches
Le secteur du tourisme continue de battre des records en cette année 2024. Les 15,9 millions de touristes enregistrés durant les onze premiers mois de l’année dépassent déjà le total de l’année précédente. Mais ces performances en termes d’arrivées sont-elles synonymes de création d’emplois ?
L’embellie actuelle du tourisme marocain s’accompagne-t-elle de la création d’emplois dans le secteur touristique ? «Oui», répondent en chœur les acteurs touristiques auxquels nous avons posé la question. Et le premier à répondre par l’affirmative est le président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), Hamid Bentahar.
«Dès que l’on parle de hausse d’activité, cela induit automatiquement une hausse des emplois. Un établissement touristique, qui voit son activité augmenter de 60 à 70%, est obligé d’engager 10 à 20% de personnel supplémentaire afin de soutenir son activité. Donc, bien évidemment, le Momentum du Maroc que nous visons actuellement dans le secteur du tourisme est source de création d’emplois», indique le patron de la CNT.
Du côté du ministère du Tourisme, on fait également une corrélation entre les performances et les retombées en termes de création d’emplois, puisque l’on indique que le secteur du tourisme employait quelque 827.000 personnes en 2023, soit 25.000 nouveaux emplois directs par rapport à 2022.
Pour l’année 2024, il faudrait encore attendre avant d’avoir les indicateurs actualisés et à jour, mais le département de Fatima Zahra-Ammor se félicite du record de 15,9 millions de touristes enregistrés durant les onze premiers mois de l’année 2024, dépassant le total de l’année précédente.
340.000 lits
Pour revenir à la question de la création d’emplois, les professionnels estiment qu’au-delà de la hausse d’activité, c’est l’augmentation de la capacité hôtelière et litière qui permet réellement de savoir si l’on crée ou non des emplois.
Et sur ce point, ils sont nombreux à se féliciter de «la dynamique actuelle d’investissements favorisée par les grandes échéances qui se profilent à l’horizon, notamment la CAN et le Mondial 2030», nous confie, sous couvert d’anonymat, un acteur hôtelier.
«Plus vous avez de l’activité, plus vous attirez également les investisseurs», précise, pour sa part, le président de la CNT.
A ce propos, il faut rappeler l’objectif de porter la capacité d’hébergement à 340.000 lits d’ici 2026 et d’atteindre les 26 millions de touristes à l’horizon 2030. Et aujourd’hui, aussi bien les autorités de tutelle que les acteurs privés semblent s’engager à fond pour réussir ce pari.
Stables ou saisonniers
Cependant, pour ce qui est des emplois, l’autre question qui se pose est liée à la qualité des emplois et à la saisonnalité.
«Vous avez des destinations comme Marrakech et Agadir, où l’activité est quasiment soutenue pendant toute l’année. Dans ces villes, les emplois créés sont plutôt stables. Par contre, dans d’autres destinations, principalement estivales, les emplois sont précaires et saisonniers», indique le président de la CNT, Hamid Bentahar, pour qui, il y a encore un important travail à accomplir.
Et ce, afin de rendre le secteur plus attractif, car il continue toujours de souffrir des séquelles du Covid-19, une période au cours de laquelle le tourisme national a eu à perdre une bonne partie de son capital humain.
Enfin, conclut un expert touristique, «le secteur doit améliorer le traitement de son personnel. Il est inconcevable qu’un établissement, qui coûte et qui réalise des centaines de millions de dirhams de chiffres, continue de payer à ses employés des salaires qui leur permettent à peine de vivre correctement». Pérenniser les emplois exige donc d’améliorer l’attractivité du secteur touristique ! Un autre chantier de taille.
«Dès que l’on parle de hausse d’activité, cela induit automatiquement une hausse des emplois. Un établissement touristique, qui voit son activité augmenter de 60 à 70%, est obligé d’engager 10 à 20% de personnel supplémentaire afin de soutenir son activité. Donc, bien évidemment, le Momentum du Maroc que nous visons actuellement dans le secteur du tourisme est source de création d’emplois, mais aussi d’investissements dans le secteur touristique».
«La hausse d’activité entraîne bien évidemment une hausse des emplois. Un emploi direct dans le secteur touristique crée 3 à 4 emplois indirects. On assiste à de nouvelles créations d’établissements hôteliers, de capacités litières et tout cela crée bien évidemment de l’emploi».