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Aluminium, verre, équipements électriques…. les challengers potentiels du Maroc

Le Maroc, le Ghana, le Cameroun et d’autres pays du continent sont identifiés comme des fournisseurs potentiels de composants clés pour l’industrie photovoltaïque au Sahel.

Quels pays africains ont le potentiel pour approvisionner en composants clés l’industrie photovoltaïque au Burkina Faso, en Éthiopie, au Nigéria et au Sénégal ? Selon le rapport de la Banque Africaine de Développement, le Maroc émerge comme un acteur clé pour soutenir le développement d’une industrie solaire photovoltaïque compétitive dans quatre pays de la région du Sahel : le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Nigéria et le Sénégal.

L’étude souligne que «le Sénégal pourrait notamment sourcer de l’aluminium, du verre et des équipements électriques du Maroc». En effet, le Royaume est identifié comme un fournisseur potentiel de quatre composants essentiels à l’assemblage de modules photovoltaïques.

D’autres pays africains fournisseurs potentiels
Au-delà du Maroc, le rapport met en lumière le potentiel de plusieurs pays d’Afrique du Nord à devenir des fournisseurs stratégiques de composants critiques pour l’essor de la filière photovoltaïque dans les pays du Sahel.

L’Algérie, la Libye et l’Égypte sont spécifiquement mentionnés comme producteurs de quatre intrants essentiels : le verre, l’aluminium, les équipements électriques et les câbles électriques. Au même titre, l’Angola, la Zambie, la Tanzanie, le Mozambique, le Botswana, le Lesotho et l’Afrique du Sud sont cités comme produisant du verre, de l’aluminium, des équipements électriques et des câbles.

Cette capacité industrielle plurielle constitue un atout de taille pour les ambitions d’intégration régionale des chaînes d’approvisionnement solaires. En effet, la proximité géographique de ces nations avec les pays cibles du Sahel (Burkina Faso, Éthiopie, Nigéria et Sénégal) représente un avantage logistique indéniable.

De plus, l’expertise avérée de ces pays dans des secteurs adjacents comme la pétrochimie, la métallurgie ou l’électronique pourrait faciliter les transferts de technologie et le développement de nouvelles compétences dédiées au photovoltaïque. Cependant, il conviendra d’évaluer avec précision les volumes de production disponibles et leur adéquation avec les besoins projetés au Sahel. Des investissements complémentaires dans l’outil industriel pourraient éventuellement s’avérer nécessaires.

Par ailleurs, un cadre réglementaire et incitatif favorable devra également être mis en place pour encourager ces pays fournisseurs à se positionner durablement sur ces nouveaux créneaux d’exportation. Enfin, le renforcement des infrastructures de transport terrestre, maritime et aérien sera crucial pour fluidifier ces futures routes d’approvisionnement régionales. En somme, si les défis logistiques et industriels sont relevés, ces pays concurrents du Maroc disposent d’atouts certains pour contribuer activement à l’émergence d’une filière photovoltaïque compétitive et intégrée au Sahel.

Le Ghana et le Cameroun
Selon le rapport, deux pays d’Afrique de l’Ouest, le Ghana et le Cameroun, sont identifiés comme producteurs d’aluminium, un composant clé pour l’assemblage de modules photovoltaïques. Cette capacité de production représente un atout stratégique pour approvisionner les futures usines solaires au Burkina Faso, au Nigéria et au Sénégal. Le Ghana dispose d’une longueur d’avance.

En effet, le rapport souligne que «le Burkina Faso pourrait atténuer ce défi en important certains composants d’Afrique, comme l’aluminium du Ghana». La proximité géographique du Ghana avec ces deux pays du Sahel constitue un avantage logistique non négligeable pour l’approvisionnement en aluminium. Les coûts de transport seraient ainsi réduits par rapport à une importation lointaine. Quant au Cameroun, sa position de pays frontalier avec le Nigéria représente une opportunité d’intégration des chaînes d’approvisionnement régionales. Le rapport mentionne d’ailleurs que «le Nigéria pourrait utiliser son verre produit localement et sourcer de l’aluminium du Cameroun».

Au-delà des simples considérations géographiques, le Ghana et le Cameroun bénéficient d’une expérience industrielle dans la métallurgie de l’aluminium. Ce qui faciliterait les éventuels transferts de technologie et de savoir-faire vers une production dédiée aux besoins spécifiques du photovoltaïque. Cependant, les capacités installées actuelles devront très certainement être renforcées pour répondre à la demande exponentielle attendue au Sahel. Des investissements conséquents dans l’outil de production seront indispensables, soutenus par des mesures incitatives publiques.

Bilal Cherraji / Les Inspirations ÉCO



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