Conjoncture : résilience contrastée en octobre
En dépit d’un environnement international volatil et de certains défis sectoriels, la dynamique globale de l’économie marocaine reste positive. Le renforcement des exportations et la reprise des investissements devraient soutenir la croissance, tandis que l’amélioration du marché du travail et de la consommation intérieure augure d’une consolidation de la demande.
Entre ralentissement du secteur primaire, dynamique positive des industries manufacturières et extractives, et environnement international en mutation, plusieurs signaux émergent, confirmant l’état de la reprise économique nationale. C’est le principal constat qui se dégage de la dernière note de conjoncture publiée par la direction des Études et des Prévisions financières (DEPF), au titre du mois d’octobre dernier.
Les pluies revigorent l’espoir
D’après les données de la DEPF, la campagne agricole 2023-2024 a été marquée par une sévère baisse de la production céréalière, en recul de 43% par rapport à la saison précédente, en raison du déficit hydrique persistant.
Toutefois, les précipitations récentes ont permis un bon démarrage de la nouvelle campagne 2024-2025, avec un taux de remplissage des barrages atteignant 29,2% au 17 octobre, ce qui pourrait restaurer partiellement les perspectives agricoles.
Le secteur secondaire, pour sa part, affiche de bonnes performances. Les industries manufacturières ont enregistré une croissance de 2,5% à fin juin 2024, tandis que la valeur ajoutée minière a bondi de 20,6% sur la même période. Le BTP, soutenu par des ventes de ciment en hausse de 6,9% à fin septembre, continue également de contribuer positivement à la croissance.
Échanges extérieurs et investissement dynamiques
Les exportations marocaines se sont renforcées de 5,5% à fin août 2024, tirées par les performances de l’aéronautique (+21,2%), des phosphates et dérivés (+11,7%), ainsi que de l’automobile (+7,6%). Dans le même temps, les importations ont augmenté de 4,6%, principalement en raison des achats de biens d’équipement et de produits finis de consommation.
Le déficit commercial s’est élargi de 3,2%, mais le taux de couverture des importations s’est amélioré à 60%. L’effort d’investissement se poursuit avec une hausse des crédits à l’équipement (+12,1%) et des recettes d’investissements directs étrangers (+13,9%). Les dépenses d’investissement du budget général de l’État ont également progressé de 7,2% à fin septembre, atteignant 70,7 milliards de dirhams (MMDH).
Amélioration de la consommation et du marché du travail
D’autre part, la consommation des ménages a bénéficié d’une inflation modérée (+0,8% en septembre 2024), d’une augmentation des transferts des Marocains résidant à l’étranger (+3,9%) et d’une création de 45.000 emplois rémunérés au deuxième trimestre 2024. Le soutien social direct de l’État et les hausses de revenus issues du dialogue social ont également stimulé la demande intérieure.
Situation budgétaire et financière
À fin septembre 2024, le déficit budgétaire s’élève à 35,5 MMDH, contre 32,5 milliards un an plus tôt. Cette détérioration s’explique par une hausse des dépenses de 11,8%, qui n’a pu être comblée par l’augmentation de 12,2% des recettes ordinaires. Sur le plan financier, les crédits bancaires au secteur non financier ont progressé de 3,1% à fin août, reflétant une hausse des prêts aux entreprises (+3,7%).
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO