Dessalement de l’eau de mer : OCP se donne les moyens de ses ambitions
OCP renforce son engagement dans le dessalement de l’eau de mer grâce à des partenariats financiers majeurs. En collaboration avec la Société financière internationale, le groupe lance un projet ambitieux visant à répondre à la pénurie d’eau et à contribuer à la sécurité alimentaire en Afrique. Parallèlement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement a approuvé un prêt de 2,2 milliards de dirhams pour cofinancer la construction de deux usines de dessalement.
Face à une pénurie d’eau de plus en plus marquée, le Groupe OCP, leader mondial des solutions de nutrition des plantes et des engrais phosphatés, renforce son engagement dans le dessalement de l’eau pour sécuriser son approvisionnement tout en contribuant à la résilience des communautés locales. Ce choix stratégique s’inscrit dans la vision globale du groupe, qui cherche à concilier expansion industrielle et développement durable, en faisant de l’accès à l’eau non conventionnelle une priorité.
Pour atteindre cet objectif, OCP a mis en place un plan d’investissement massif dans des infrastructures de dessalement et de traitement des eaux usées. D’ici fin 2024, OCP devrait couvrir 100% de ses besoins en eau industrielle par des sources non conventionnelles, tout en libérant de l’eau pour l’agriculture et les ménages locaux. Cette stratégie témoigne de l’engagement du groupe à contribuer aux efforts nationaux et internationaux en matière de gestion durable des ressources en eau.
Un pipeline de dessalement au cœur du dispositif
L’un des projets phares de cette stratégie est la construction d’un pipeline de 219 kilomètres, destiné à transporter de l’eau dessalée depuis Jorf Lasfar, sur la côte atlantique, jusqu’aux sites industriels de Khouribga, dans le centre du Maroc.
Ce pipeline, une fois terminé, pourra acheminer jusqu’à 80 millions de mètres cubes d’eau par an. Cette infrastructure essentielle permettra non seulement de sécuriser l’approvisionnement en eau du groupe, mais aussi de libérer des ressources pour les agriculteurs et les ménages locaux, qui subissent les conséquences du stress hydrique.
Ce projet fait partie intégrante du programme d’eau d’OCP, mis en œuvre par sa filiale spécialisée OCP Green Water. Il vise à garantir que, d’ici à 2027, la production d’eau dessalée atteigne 560 millions de mètres cubes par an, complétée par 60 millions de mètres cubes d’eaux usées traitées. Ces investissements visent non seulement à répondre aux besoins du groupe, mais aussi à soutenir les communautés locales dans leur lutte contre les effets du changement climatique.
Le soutien financier de l’IFC, catalyseur de développement
Pour mener à bien ces projets d’infrastructure majeurs, le Groupe OCP s’est entouré de partenaires financiers internationaux. Parmi eux, l’International finance corporation (IFC), branche du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, joue un rôle clé. Récemment, l’IFC a approuvé un prêt de 100 millions d’euros (environ 108 millions de dollars) pour soutenir la construction du pipeline et d’une station de pompage à Jorf Lasfar.
Selon Makhtar Diop, directeur général d’IFC, «La pénurie d’eau est un obstacle majeur au développement économique en Afrique, et ce projet innovant du Groupe OCP montre comment les entreprises peuvent développer des solutions pour relever des défis de développement complexes».
Ce soutien financier illustre l’importance stratégique du projet non seulement pour le Maroc, mais aussi pour l’ensemble du continent africain, en contribuant à la sécurité alimentaire grâce à une gestion plus durable des ressources en eau.
Mostafa Terrab, président-directeur général du Groupe OCP, s’est félicité de ce partenariat avec l’IFC, affirmant que «ce projet témoigne de l’engagement du Groupe OCP en faveur du développement durable et de l’innovation. En sécurisant une source fiable d’eau dessalée, nous permettons non seulement la poursuite de la croissance de nos opérations, mais nous fournissons également des ressources essentielles aux communautés locales».
Le rôle clé de la BERD dans le financement du dessalement
Outre le soutien de l’IFC, le Groupe OCP bénéficie également d’un financement crucial de la BERD. L’institution a récemment approuvé un prêt de 2,2 milliards de dirhams (environ 200 millions d’euros) destiné à soutenir la construction de deux usines de dessalement d’eau de mer. Ces installations permettront au groupe de couvrir ses besoins en eau industrielle, tout en réduisant la pression sur les ressources en eau douce au Maroc.
Ce projet s’inscrit dans la stratégie verte du Groupe OCP, qui vise à utiliser 100% d’eau non conventionnelle d’ici la fin de l’année. Les deux usines, situées à proximité des complexes industriels de Jorf Lasfar et Safi, permettront également d’améliorer l’approvisionnement en eau potable des villes environnantes, notamment El Jadida et Safi. Cela garantira que l’eau douce autrefois utilisée par le groupe sera désormais redirigée vers les communautés locales.
Ce prêt de la BERD s’intègre dans un programme d’investissement global de 13 milliards de dollars pour la période 2023-2027, qui vise à atteindre une capacité de 560 millions de mètres cubes d’eau dessalée par an d’ici 2026. Le groupe prévoit également de faire fonctionner toutes ses installations industrielles avec des énergies renouvelables d’ici 2027, en vue de devenir neutre en carbone à l’horizon 2040.
Une vision commune pour un avenir durable
Les soutiens financiers de l’IFC et de la BERD permettent au Groupe OCP de poursuivre sa stratégie de dessalement et de gestion durable des ressources en eau. Grâce à ces investissements, le groupe s’assure non seulement une autonomie en eau, mais contribue également à renforcer la résilience des communautés locales face aux impacts du changement climatique.
Ce projet s’inscrit dans une vision à long terme de développement durable, qui associe croissance économique, responsabilité sociale et respect de l’environnement. Avec un investissement global de 611 millions de dollars dans ses projets hydriques, le Groupe OCP réaffirme son rôle de leader dans la transition vers une économie plus verte et résiliente.
La combinaison du dessalement, du traitement des eaux usées et de l’utilisation d’énergies renouvelables pour alimenter ses infrastructures place le groupe à l’avant-garde de l’innovation industrielle durable au Maroc et en Afrique.
Engrais phosphatés
Bonne nouvelle pour le Groupe OCP qui a pris acte du retrait, par The Mosaic Company, de sa demande de troisième révision administrative annuelle des droits compensateurs (CVD) imposés sur certaines importations d’engrais phosphatés marocains aux États-Unis.
Ce retrait, annoncé le 10 septembre, a été officiellement communiqué au Département du Commerce des États-Unis (DOC). À la suite de cette décision, le DOC devrait publier un avis dans le Federal Register pour annuler la révision administrative en cours.
Le Groupe OCP évalue actuellement l’impact potentiel de cette décision sur les taux finaux applicables aux importations d’engrais aux États-Unis pour l’année 2023. Les droits, initialement fixés à 19,95%, avaient été provisoirement réduits à 7,42%, et OCP espère une réduction supplémentaire après la conclusion de la procédure d’appel en cours auprès de la Cour de commerce international.
Les taux applicables aux futures cargaisons dépendront des révisions administratives que Mosaic pourrait demander pour 2024 et au-delà, et des éventuels ajustements dans le cadre des appels en cours.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO