Grèce. Le médiateur dénonce la «surfacturation» des frais d’hospitalisation dans le privé
L’ombudsman grec, une autorité indépendante, constate «un manque de transparence» dans le privé où «la surfacturation des frais hospitaliers conduit à des dépenses sanitaires élevées et à une impasse économique et psychologique pour les citoyens».
La surfacturation des frais d’hospitalisation dans les cliniques privées en Grèce et «le manque de transparence» et de contrôle de ces établissements ont été pointés du doigt mardi par le médiateur du citoyen dans un pays où la santé publique est en grande souffrance. L’ombudsman grec, une autorité indépendante, constate «un manque de transparence» dans le privé où «la surfacturation des frais hospitaliers conduit à des dépenses sanitaires élevées et à une impasse économique et psychologique pour les citoyens».
L’organisme public des prestations sanitaires (Eopyy), chargé du recouvrement d’une partie des dépenses de santé, affiche «une grande tolérance en ce qui concerne le respect des procédures légales par les prestataires privés», assure l’autorité indépendante dans un rapport. Le médiateur du citoyen relève par exemple que lors d’une amende infligée par l’Eopyy à une clinique privée, «cette dernière a le droit de faire un recours contre cette amende qui la plupart des fois est annulée» au final.
Ce rapport intervient à la suite de dénonciations de personnes affiliées à l’assurance maladie publique alors que le secteur de la santé publique est en crise en raison des coupes drastiques intervenues durant la crise économique et financière. Le médiateur a déjà exprimé «sa préoccupation» quant à l’impartialité des inspecteurs chargés du recouvrement des dépenses de santé qui, selon des dénonciations de citoyens, disposent eux-mêmes de cabinets privés ce qui empêche «un contrôle adéquat» du privé.
De nombreux Grecs se tournent vers le secteur privé de la santé en raison des carences du public et de la création des grands groupes privés des prestations sanitaires durant la pandémie de Covid-19. «L’Eopyy doit gérer cette politique agressive sur le marché des services sanitaires» pour «réduire les dépenses sanitaires privées», recommande le médiateur. La Grèce est située au deuxième rang des pays de l’UE pour ce qui est du non accès à des services sanitaires remboursés par la sécurité sociale publique.
Par ailleurs, l’écart entre le groupe de revenus ayant accès au privé et celui qui n’y a pas accès est le plus important parmi les 27, selon un rapport de l’UE de 2019. L’instance souligne «la nécessité de plus de responsabilité et de transparence» de l’Eopyy avec le privé, ce dernier constituant souvent la seule solution pour les malades.
Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO