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Présidentielle américaine. Kamala Harris célèbre une victoire économique avec Biden

Faisant campagne ensemble pour la première fois depuis le retrait du président américain, Joe Biden et Kamala Harris ont rivalisé jeudi de compliments et de signaux chaleureux en célébrant ensemble une victoire économique. 

Après avoir réveillé les espoirs d’une victoire des démocrates face à Donald Trump en novembre, Kamala Harris a encouragé une foule très enthousiaste à scander «Merci Joe! Merci Joe!» à Largo, dans le Maryland, près de Washington. «Il y a beaucoup d’amour dans cette salle pour notre président», a dit Kamala Harris, avant d’enlacer le démocrate de 81 ans et de lui passer la parole. Ce dernier, qui avait abandonné fin juillet la course à la Maison Blanche, a prédit que la candidate de 59 ans ferait une «sacrée présidente».

Regina Young, 68 ans, n’avait pas assisté à un meeting politique depuis les campagnes de Barack Obama. «C’est semblable, l’excitation est la même», a dit à l’AFP cette enseignante à la retraite. Elle a jugé «important» que Joe Biden «se tienne aux côtés» de Kamala Harris. Les deux dirigeants ont célébré une baisse «historique» du prix de dix médicaments contre le diabète, les caillots sanguins ou les troubles cardiaques, obtenue après des négociations entre la caisse fédérale d’assurance-santé des seniors et les laboratoires.

La réforme annoncée jeudi va permettre dès 2026, d’économiser 1,5 milliard de dollars pour les assurés concernés, des Américains de plus de 65 ans, et six milliards de dollars pour les contribuables, selon la Maison Blanche. «C’est un combat qu’il faut continuer», a dit Joe Biden, alors que Kamala Harris doit dévoiler vendredi les grandes lignes de son programme économique.

Guerre des mots

Le président en a profité pour vanter son bilan et tacler Donald Trump, son prédécesseur et désormais le rival de Kamala Harris pour l’élection du 5 novembre. Il lui a même donné un surnom peu flatteur de «Donald Poubelle» («Donald Dump», en anglais), en l’accusant de «se battre pour supprimer» les réformes passées sous son mandat. L’annonce de jeudi vient à point nommé dans un domaine où les démocrates sont vulnérables: le pouvoir d’achat.

L’inflation recule aux États-Unis et la croissance reste robuste, mais cela n’empêche pas le candidat républicain de reprocher constamment à ses adversaires d’avoir écrasé les ménages par un coût de la vie insupportable. Depuis son complexe de golf du New Jersey, Donald Trump a accusé jeudi devant des journalistes sa nouvelle rivale de vouloir mettre en place des mesures «sorties tout droit du Venezuela ou de l’Union soviétique» pour contrer la hausse des prix. Entouré de boîtes de céréales, d’œufs et de viennoiseries, il s’est engagé dans une prise de parole particulièrement décousue à faire «immédiatement baisser les prix» s’il venait à l’emporter en novembre.

Avant de se lancer dans des tirades évoquant pêle-mêle l’immigration, l’intelligence artificielle et ses ennuis judiciaires.Le milliardaire développe aussi un autre angle d’attaque, en insistant sur l’animosité qui existe selon lui entre Kamala Harris et Joe Biden. Il a reproché jeudi à la vice-présidente d’avoir «volé» la nomination et monté un «putsch» contre Joe Biden.

Départ tardif, écart comblé

Donald Trump a également ironisé sur le fait que Joe Biden s’exprimerait lundi au premier soir de la convention d’investiture démocrate à Chicago, selon lui une date très ingrate en termes d’audience, qu’il a qualifiée de «vallée de la mort». Le président et la vice-présidente ont entamé un pas de deux délicat depuis le retrait de la candidature du premier.

En renonçant, Joe Biden a perdu tout capital politique, surtout au vu de l’indiscutable élan pris par la vice-présidente, qui a redonné espoir au parti démocrate avec son début de campagne énergique. Kamala Harris a réussi à rattraper, voire dépasser légèrement, Donald Trump selon les sondages menés dans certains États clés, ce que Joe Biden, plombé par les inquiétudes sur son âge, n’avait jamais réussi à faire.

Elle doit tracer sa propre voie, sans renier les politiques menées par celui qu’elle seconde depuis janvier 2021. Son discours de politique économique vendredi a porté, sur le coût de la vie de la classe moyenne et les «manœuvres des entreprises pour gonfler les prix». 

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO



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