Edito. Objectif emploi
L’Exécutif aura beau clamer que les pertes d’emplois que subit le marché du travail tous les trimestres concernent, dans leur grande majorité, des emplois non rémunérés et localisés dans le monde rural, force est de constater que l’économie marocaine peine à créer des opportunités de travail. Et c’est plutôt le contraire que l’on constate puisqu’elle en détruirait.
Les chiffres du second trimestre le prouvent une nouvelle fois. Le marché affiche une contre-performance en perdant pas moins de 140.000 emplois contre seulement 60.000 créés.
Pire, le chômage ne se résorbe pas, il progresse. Le volume s’est accru de 90.000 personnes pour culminer à plus de 1,633 million d’individus. De quoi porter le taux à plus de 13% au niveau national. Un ratio qui prend des proportions rocambolesques en fonction des catégories. Et ce sont toujours les jeunes âgés de 15 à 24 ans qui affichent le taux de chômage le plus élevé (36,1%).
Les diplômés et les femmes ne sont pas en reste avec des taux de 19,4% et 17,7%. Le taux d’activité n’est pas au beau fixe non plus. Il a reculé de 0,6 point, passant à 44,2%, tiré par l’accroissement de la population en âge d’activité et celui de la population active.
Parallèlement, le nombre d’actifs occupés en situation de sous-emploi, en opposition des emplois non rémunérés, a significativement augmenté, résultant sur un taux de sous-emploi de 9,6% au niveau national. Même si elle est en légère amélioration par rapport au premier trimestre, la situation de l’emploi est, à ce stade, bien loin des objectifs fixés par le gouvernement en début de mandat.
En dépit des différents programmes destinés à booster l’emploi, la création de 1 million de postes nets, au cours des cinq années de mandat de l’actuelle équipe gouvernementale, semble bien peu réalisable.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO