Aquaculture : l’ANDA sur plus d’un front
Malgré les défis de compétitivité et de maîtrise de la chaîne de valeur dans le secteur aquacole, l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture mise sur l’innovation, le soutien financier et l’infrastructure pour booster cette activité. Les réalisations et les perspectives de l’Agence ont été dévoilées lors de la 23e session de son Conseil d’administration.
L’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) a tenu mercredi à Rabat la 23e session de son Conseil d’administration, sous la présidence de Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts.
Cette session a permis de dresser un bilan des activités de l’Agence pour l’année 2023 et de discuter des initiatives visant à stimuler le secteur de l’aquaculture au Maroc. Les réalisations de l’ANDA sont particulièrement significatives dans les régions littorales du Royaume. L’émergence de pôles aquacoles s’accompagne de développements infrastructurels et d’une consolidation de l’écosystème global du secteur.
Ces pôles bénéficient d’actions structurantes menées en collaboration avec divers partenaires, visant à renforcer les infrastructures de soutien et à promouvoir un environnement propice à l’essor de l’aquaculture. À ce jour, le secteur a signé une croissance notable, comme en attestent les 173 fermes aquacoles déjà installées, visant une production annuelle de plus de 99.400 tonnes.
À ces projets, s’ajoutent 61 autres en cours d’acquisition d’équipements, ciblant une production supplémentaire de 24.800 tonnes par an. Ces initiatives, souvent privées et écoresponsables, contribuent à diversifier l’offre aquacole nationale, valoriser les territoires et créer des emplois stables. Néanmoins, en dépit de ces avancées, plusieurs défis restent à relever pour que cette branche d’activité atteigne son plein potentiel, et à leur tête celui de la compétitivité.
Pour y répondre, le gouvernement a prolongé les incitations fiscales sur l’importation des intrants, notamment l’aliment pour poisson, avec un droit de douane réduit à 2,5% jusqu’en 2026. Le soutien financier aux petites et moyennes entreprises (PME) est également crucial. À cet effet, l’ANDA a conclu deux programmes de financement avec la Banque mondiale et la Banque islamique de développement, mobilisant une enveloppe totale de plus de 42 millions de dirhams. Ces fonds visent à soutenir les PME et à encourager l’innovation dans le secteur.
Par ailleurs, afin de réussir la maîtrise de la chaîne de valeur, l’ANDA apporte son soutien à des projets ciblant la production de semences, notamment par le lancement des travaux de la première écloserie de poissons dans la zone de Tahaddart. Des solutions techniques pour la collecte des naissains de coquillages dans le milieu naturel sont également mises en place.
Au registre de l’innovation, l’ANDA teste de nouvelles approches technologiques et de types d’aquaculture adaptés aux écosystèmes de l’océan Atlantique. Ces projets pilotes, menés au niveau des régions bordant l’Atlantique, visent à offrir des solutions pratiques aux investisseurs et à exploiter pleinement le potentiel de cette côte, qui représente 90% du potentiel aquacole national.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO