Leadership féminin : l’USMBA et le ministère de l’Enseignement supérieur s’unissent
Au Maroc, la place des femmes dans l’enseignement supérieur et la recherche progresse, mais leur accession aux postes à responsabilités reste un défi avec seulement 22%. Dans le cadre du PACTE ESRI 2030, le ministère l’Enseignement supérieur impulse une dynamique pour renforcer le leadership féminin, comme l’illustre la 5e édition des LeaderSHE Talks.
Au Maroc, la conquête du leadership féminin est lancée. Dans le cadre du Plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (PACTE ESRI 2030), le pays souhaite développer un capital humain de qualité, à même de soutenir sa dynamique de développement. Pour cela, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a lancé, avec les universités, l’initiative «LeaderSHE». Celle-ci vise à renforcer le leadership féminin des étudiantes, enseignantes-chercheuses et personnels administratifs.
Dans ce contexte, le ministère a organisé dernièrement, avec l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, la 5e édition des LeaderSHE Talks sur le thème : «Le défi au féminin ; arts et manières». Lors de cet événement, Abdellatif Miraoui, ministre de tutelle, a présenté des statistiques illustrant la place des femmes dans l’enseignement supérieur. On apprend ainsi que 53% des étudiants universitaires sont des femmes.
Cette part atteint même 69% en sciences de l’éducation. Parmi les doctorants, 44% sont des femmes et 72% des bénéficiaires de la «bourse de thèse nouvelle génération» le sont aussi, confirmant l’excellence scientifique croissante des étudiantes. 50% des diplômées en ingénierie au Maroc sont aussi des femmes, contre 26% en France et environ 20% aux États-Unis et au Canada.
Cependant, les femmes restent sous-représentées aux postes à responsabilités avec seulement 22% de ces derniers occupés par des femmes. Pour y remédier, le ministère a annoncé la mise en place d’une formation certifiante en «Leadership féminin au service de l’excellence» à destination de 23 femmes occupant des postes clés dans l’administration et les universités. L’objectif est de renforcer leurs compétences pour leur permettre d’accéder à de hautes fonctions à l’avenir. D’autres programmes sont prévus pour continuer sur cette lancée.
L’USMBA en pleine mutation pour répondre aux défis de demain
«Cette 5e édition du LeaderSHE Talks se situe dans la continuité des efforts menés à travers le PACTE ESRI 2030 qui vise à transformer en profondeur le système marocain pour le hisser au meilleur niveau, tout en accordant une importance au renforcement du capital humain féminin du pays», précise Mustapha Jaali, président de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah. C’est dans ce contexte que l’USMBA est engagée dans une phase intense de réorganisation interne.
Objectif : moderniser l’Université pour la mettre au diapason des défis actuels, en ligne avec la vision portée par le Plan 2030.
Ainsi, 2023-2024 constituera une année charnière avec le déploiement d’un nouveau régime pédagogique offrant plus de choix et de flexibilité aux étudiants. L’offre de formation de l’USMBA a également été largement étoffée avec 98 nouvelles filières de licence répondant aux besoins du pays en compétences.
Par ailleurs, la création de 6 centres d’excellence pointus traduit la volonté d’encourager les meilleurs profils à se surpasser dans des filières clés comme la santé ou le numérique. En accueillant plus de 33.000 nouveaux inscrits cette année, ce qui porte le nombre total d’étudiants pour l’année 2023/2024 à près de 100.000, dont plus de 54% de femmes, l’USMBA confirme son rôle de première université marocaine et d’incubateur des talents de demain, qui seront des cadres et des leaders prêts à servir leur pays.
Une forte volonté en faveur du leadership féminin
Cette politique volontariste en faveur de l’équité hommes-femmes dans l’enseignement supérieur témoigne d’une prise de conscience des autorités marocaines. En misant sur ses étudiantes et universitaires, dont le niveau d’excellence ne cesse de progresser, le Maroc fait le pari de l’avenir. Doter ces femmes compétentes de capacités de leadership accrues, c’est garantir à l’enseignement supérieur un vivier de talents pour occuper les postes clés de demain. Reste désormais à étendre cette ambition à tous les secteurs économiques et à toutes les sphères de la société marocaine. Résorber les inégalités de genre passe aussi par une évolution des mentalités qui, on peut l’espérer, sera favorisée par l’exemplarité de ces femmes leaders formées dans les universités.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO