Pourvu que 2024 soit pluvieuse !
L’année 2023 n’a pas été de tout repos. Nous tournons la page d’un exercice qui aura apporté son lot de challenges et de défis au Maroc. Le Royaume a dû faire face à l’une des plus graves catastrophes naturelles de son histoire. Le séisme d’Al Haouz, qui a fait près de 3.000 morts et plus de 5.500 blessés, est ainsi venu ponctuer une année déjà marquée par une inflation qui demeure plus élevée que prévu, en dépit d’une relative décélération, et par une situation hydrique des plus préoccupantes dont l’impact pourrait être lourd à l’avenir. Ceci étant, l’année a connu, tout de même, la concrétisation de chantiers importants comme le déploiement de la généralisation de l’AMO ainsi que l’accélération de l’activation de l’aide sociale et du plan d’acquisition de logement… 2023 restera aussi l’année du retour en force du tourisme, qui a battu les records d’avant-covid.
C’est aussi l’année de l’obtention de l’organisation de la CAN 2025 et du Mondial 2030. Elle concrétise, en dépit du contexte, une trajectoire macro-économique positive. Les perspectives de croissance, qui tiennent compte d’une hypothèse de production céréalière optimiste de 70 millions de quintaux, tablent sur une amélioration à 2,7% en 2023 et à 3,2% en 2024.
Les déficits jumeaux devraient, quant à eux, suivre des trajectoires différentes. S’il est prévu que le déficit du compte courant s’allège à 1,6% du PIB en 2023 et se creuse à 2,5% en 2024, le déficit public s’atténuerait de 4,8% du PIB en 2023 à 4,5% en 2024. La réalisation de ces objectifs est en grande partie tributaire de la clémence du ciel. Tant que les précipitations se feront désirer, il sera quasiment impossible de les atteindre. Prions pour que 2024 soit porteuse… et surtout pluvieuse !
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO
