Lutte contre les violences de genre : des résultats concrets et des partenariats renforcés
La 21e édition de la Campagne nationale de lutte contre la violence envers les femmes et les filles a pris fin, avec des actions concrètes et des engagements significatifs. Le bilan de cette campagne, organisée sous l’égide du ministère de la Famille, offre une vue d’ensemble des initiatives entreprises, des alliances formées et des acquis obtenus.
La 21e Campagne nationale de lutte contre la violence envers les femmes et les filles a mis l’accent sur la sensibilisation, parvenant à toucher plus de 70.000 participants. Les sujets abordés ont porté notamment sur les effets psychologiques et sociaux de la violence sur l’individu, la famille et la société. Les mécanismes de prévention des violences basées sur le genre ont été explorés, avec une participation notable de 15.799 hommes et garçons, ainsi que 54.340 femmes et filles.
L’objectif était clair : encourager la dénonciation des violences pour dissuader les agresseurs et mettre en place des services d’accès. Aawatif Hayar, ministre de la Famille, a assisté à plusieurs conférences et forums tant nationaux qu’internationaux. De Marrakech au Sommet arabe sur l’entrepreneuriat en passant par les divers débats sur les droits humains ou bien d’autres évènements, son département a contribué activement à la réflexion mondiale. De même, le 9 décembre 2023, la ministre a effectué des visites de terrain à Berkane. Elle a inauguré des centres sociaux et supervisé la signature de conventions de partenariat visant la construction d’espaces de formation et d’accueil pour les femmes, ainsi que des centres pour les enfants ayant des besoins spéciaux.
Par ailleurs, le ministère a signé des conventions de partenariat avec la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, marquant une coopération essentielle pour la cinquième campagne nationale en faveur des détenues. De plus, des partenariats avec 57 centres d’écoute et d’orientation ont été établis pour assurer la continuité des services aux femmes victimes de violences. Ce n’est pas tout, la campagne s’est aussi fixé des objectifs ambitieux, dont la création d’une mobilisation communautaire contre la violence dans toutes les juridictions et l’implication active de la société civile dans la mise en œuvre des politiques et des programmes.
Recommandations
La lutte contre la violence envers les femmes requiert une action collective et coordonnée. Pour renforcer les fondations de cette lutte, les organismes de la société civile sont appelés à intensifier leurs efforts. Il est impératif de renforcer les capacités des acteurs collectifs en améliorant leurs connaissances sur les questions de genre.
De plus, le partenariat entre la communauté locale et les établissements d’enseignement doit être consolidé pour assurer une sensibilisation continue. Le réseautage entre les associations offrant des services aux femmes victimes de violences doit être renforcé, tout en encourageant une participation accrue des hommes et des jeunes dans les campagnes de sensibilisation. Un soutien particulier doit être apporté aux associations opérant en milieu rural, afin d’élargir l’impact de la lutte contre ce fléau.
Parallèlement, les recommandations pour les politiques publiques mettent l’accent sur l’autonomisation économique des femmes victimes de violences, en insistant sur la nécessité de protéger les femmes au travail contre toute forme de violence, discrimination ou exclusion. Une approche thérapeutique pour les auteurs de violences doit être intégrée dans les politiques publiques, accompagnée de mesures de sécurité dans les transports urbains, notamment avec l’installation de caméras dans les bus.
Au niveau médiatique, il est essentiel de renforcer le rôle des médias dans la sensibilisation et la lutte contre les violences faites aux femmes. Cela implique la lutte contre les stéréotypes et la promotion d’images positives, soutenues par des programmes médiatiques abordant tous les aspects de la lutte contre la violence. Encourager la production de séries télévisées et de films promouvant la culture de l’égalité est également préconisé, tout en renforçant le contrôle sur les supports médiatiques qui encouragent la violence.
Enfin, les recommandations pour le système juridique insistent sur le renforcement des mesures de protection immédiate des femmes victimes de violences, en particulier conjugales. Faciliter et accélérer les procédures contentieuses, renforcer celles relatives à la protection des femmes travaillant la nuit, et créer une police spéciale contre le harcèlement, sont autant de mesures indispensables. Il est primordial de simplifier les procédures juridiques et de faciliter l’accès à la justice pour les femmes maltraitées, tout en diffusant la jurisprudence spatiale liée à l’application des textes législatifs dans la lutte contre les violences. En unissant les forces de toutes les parties et en mettant en œuvre ces recommandations, une société plus égalitaire et respectueuse peut être bâtie, libérée de la menace de la violence envers les femmes.
Introduction au système digital «Gissr amane»
«Gissr amane» représente un système numérique conçu pour recevoir les demandes de services de soutien destinés aux femmes qui ont été victimes de diverses formes de violence. Il offre la possibilité d’accéder aux conditions de parrainage en soumettant une demande directement, que ce soit par la victime, l’entremise d’une tierce personne, d’une association ou d’une institution, en fonction de la catégorie spécifique visée. Ce système cible principalement les femmes et les filles qui ont subi des violences, en mettant en œuvre une assistance sociale assurée par les institutions polyvalentes.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO