Maroc

Grèves dans le secteur de l’enseignement : le Chef du gouvernement veut reprendre le dossier en main

Quelques semaines après la rentrée scolaire, le secteur de l’éducation est déjà au bord de l’explosion. Marquée par des grèves, des manifestations et un profond mécontentement parmi les enseignants, la principale source de cette tension est le nouveau statut unifié de l’enseignement entré en vigueur. 

Le secteur de l’éducation nationale au Maroc traverse une période de tension. Une grève nationale de 4 jours est programmée cette semaine, du 31 octobre au 3 novembre, pour protester contre le nouveau statut des enseignants jugé insatisfaisant par les syndicats. Cette grève sera ponctuée par un sit-in devant le siège du ministère de l’Éducation nationale, à Rabat. C’est la deuxième grève d’ampleur en l’espace de 10 jours dans le secteur. La précédente, organisée du 24 au 26 octobre dernier, avait connu un taux de participation estimé à 97% selon les syndicats.

Cette fois, les organisations de défense des fonctionnaires du secteur de l’enseignement prévoient un taux de participation «encore plus important». Un mouvement de protestation voulu d’une ampleur sans précédent, car au-delà des syndicats les plus représentatifs, les enseignants de différents cycles se sont rassemblés au sein de coordinations régionales et provinciales pour revendiquer leurs droits. Ils estiment que le nouveau statut ne répond pas aux revendications de base du corps éducatif et a été élaboré sans consultation des principaux acteurs du secteur, malgré les appels répétés pour un dialogue approfondi avant sa ratification.

Appel à l’annulation du statut unifié
L’un des points de litige majeurs est «l’absence de consultation des enseignants lors de l’élaboration du statut». Le ministère de l’Éducation nationale «a choisi d’exclure plusieurs syndicats des rounds de dialogue». Les enseignants appellent à l’annulation du statut unifié dans sa forme actuelle et à remettre le texte sur la table des discussions. Ils réclament également une ouverture plus large du dialogue, impliquant divers acteurs du secteur de l’éducation. Même son de cloche au sein de la Fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement (FNFE), l’un des principaux syndicats du secteur, qui déplore «l’attitude unilatérale du ministère de l’Éducation nationale» lors de l’élaboration du texte.

L’avenir des élèves est en jeu
Le Bureau exécutif de l’Alliance nationale des associations des parents et des tuteurs d’élèves a également lancé un appel au ministère de tutelle pour le retrait immédiat du nouveau statut unifié des fonctionnaires de l’Éducation nationale. Le Bureau exécutif de l’Alliance considère que ce nouveau statut est la cause des grèves et des mouvements contestataires actuels, qui pénalisent les élèves.

La même source demande au ministère de publier un rapport détaillé sur le temps scolaire perdu selon les niveaux et les régions, ainsi que sur les moyens envisagés pour récupérer ce temps perdu et adapter les examens pour les élèves de l’école publique. L’Alliance appelle également le ministère à ouvrir un dialogue sérieux et responsable avec toutes les organisations et les partenaires concernés, dont les résultats seraient présentés lors d’un forum national avant d’être publiés au Bulletin officiel.

Un dialogue avec toutes les organisations et les partenaires concernés
Face à cette forte mobilisation des enseignants, le Chef du gouvernement s’est entretenu lundi dernier avec les quatre signataires de l’accord du 14 janvier. A l’issue de cette rencontre, Aziz Akhannouch a annoncé sa volonté de reprendre le dossier en main. Il a souligné que ces discussions avec les syndicats s’inscrivent dans le cadre du dialogue continu entre le gouvernement et les partenaires sociaux, dans le but d’améliorer l’école publique.

Ces réunions ont permis de réaffirmer la volonté commune du gouvernement et des syndicats de mettre en œuvre de manière optimale l’accord signé en janvier dernier. Dans ce cadre, de nouvelles réunions seront organisées sous la supervision du Chef du gouvernement afin de retravailler le statut unifié, en accord avec la réforme en cours du secteur de l’éducation.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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