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Diplomatie : la Chine sanctionne deux entreprises américaines pour des ventes d’armes à Taïwan

La Chine a annoncé vendredi placer sous sanctions les géants américains de l’industrie de la défense Lockheed Martin et Northrop Grumman pour leur rôle dans l’approvisionnement en armes de Taïwan, territoire insulaire revendiqué par Pékin.

Les États-Unis ont annoncé le mois dernier avoir autorisé la vente à Taïwan d’équipements de détection pour les avions de combat de l’île, qui vit sous la menace d’une invasion par la Chine. Si Washington reconnait Pékin au détriment de Taipei depuis 1979, le Congrès américain impose parallèlement de fournir des armes à Taïwan, dans le but affiché de dissuader la Chine de toute velléité expansionniste.

Souveraineté
«Malgré la ferme opposition de la Chine, le gouvernement américain s’obstine à fournir des armes à Taïwan», a fustigé une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning. «Cela porte gravement atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la Chine en matière de sécurité», a-t-elle ajouté lors d’un point presse régulier. En conséquence, la Chine a décidé de sanctionner Lockheed Martin et Northrop Grumman. La porte-parole n’a pas précisé en quoi consistent les mesures prises par Pékin contre ces groupes. Les États-Unis imposent à leurs fabricants d’armes un embargo sur les ventes d’équipements militaires à la Chine. Une mesure prise après la répression des manifestations de Tiananmen à Pékin en 1989.

Une question sensible
Lockheed Martin détient le fabricant d’hélicoptères Sikorsky, présent depuis les années 1980 en Chine, où il possède une coentreprise avec un partenaire local. Ces sanctions sont décidées en représailles à une vente d’armes à Taïwan autorisée le 24 août par les États-Unis, a indiqué Mao Ning. La question taïwanaise est ultra sensible en Chine. Pékin revendique l’île de 23 millions d’habitants dirigée depuis 1949 ans par un régime rival, proche des États-Unis. Cette vente concerne des systèmes de détection infrarouge pour F-16 afin que Taïwan «conserve une capacité de défense crédible», selon le département d’État américain. Ces systèmes, destinés à améliorer la capacité des aéronefs à détecter les menaces aériennes, sont construits par l’Américain Lockheed Martin, déjà sanctionné par la Chine dans le passé. «L’aide et les ventes militaires américaines à Taïwan ne font que nourrir le complexe militaro-industriel américain tout en nuisant à la sécurité et au bien-être des compatriotes taïwanais», avait alors commenté le ministère chinois de la Défense.

L’île de la discorde
Ces derniers mois, Pékin et Washington renouent le dialogue avec une succession de visites de hauts responsables américains à Pékin, dont le chef de la diplomatie, Antony Blinken, en juin. Mais Taïwan demeure une pierre d’achoppement, les autorités chinoises multipliant les mises en garde contre toute décision perçue des États-Unis comme un soutien à une indépendance formelle de l’île. En un peu plus d’un an, Pékin a ainsi procédé à trois reprises à d’importants exercices militaires en réponse à des visites de dirigeants taïwanais aux États-Unis ou américains à Taïwan.

AFP avec agences / Les Inspirations ÉCO



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