Grands projets à Tanger : enfin le déclic pour la nouvelle ville Ibn Batouta ?
Inaugurée depuis plusieurs années, la nouvelle ville Ibn Batouta, située sur les rives de l’océan Atlantique, peine à attirer du monde. Cette ville fantôme pourrait bientôt être animée, grâce aux infrastructures stratégiques réalisées dans ses environs. Elle pourra également profiter de l’aménagement futur de gares ferroviaires dans cette partie sud de Tanger.
C’est une nouvelle qui va réjouir aussi bien les quartiers situés dans le sud de Tanger que ceux du centre-ville. Mais c’est également un pas important pour enfin sortir la nouvelle ville Ibn Batouta de sa torpeur. En effet, depuis son aménagement il y a plusieurs années maintenant, cette ville, construite sur les rives de l’Atlantique et près de la connexion avec l’autoroute menant vers Rabat, peine à attirer du monde, car jugée trop lointaine. Jusqu’à ce jour, une grande partie de ses différentes résidences peine à trouver preneurs. Désormais, l’espoir est permis, avec l’approbation par le Conseil régional de Tanger-Tétouan-Al Hoceima d’une convention de partenariat avec l’Office national des chemins de fer (ONCF), pour le lancement d’une étude pour développer la future desserte ferroviaire du Grand Tanger.
Cette étude ,dont l’enveloppe budgétaire est de 6 MMDH, vise principalement à exploiter les voies ferrées et à aménager des gares ferroviaires au niveau de la ville de «Tanger Tech», du Centre hospitalier universitaire (CHU) et de la zone franche de Tanger. L’objectif de ce projet est de contribuer à réduire de 30% la congestion routière et à fluidifier la mobilité urbaine. Le tout dans un contexte de candidature de Tanger pour accueillir les matches de la phase finale de la Coupe du monde de 2030.
10.000 logements
Il faut le dire, Tanger connait un développement fulgurant ces dernières années. Et la cadence ne cesse de s’accélérer. Malgré tout, le principal flux se fait dans le sens nord-sud, c’est-à-dire du centre-ville vers Tanger Free Zone et l’aéroport qui se trouvent tous dans le district de Gueznaya. Depuis sa construction en banlieue sud-est de Tanger, la nouvelle ville Ibn Batouta est presque restée une ville fantôme. Située à proximité de Gueznaya et de la zone franche Tanger Free Zone, elle est pourtant à quelques encablures de l’aéroport international Tanger Ibn Batouta. C’est le groupe Al Omrane qui a assuré son aménagement.
Ce pôle urbain est conçu sur 120 hectares pour la réalisation de 10.000 logements. Des établissements scolaires sont aménagés, ainsi que des terrains de sport, des centres de santé, une maison de jeunes, des mosquées, un marché, et même un centre culturel, en plus de divers commerces. Pourtant, la ville est encore peu habitée. Contrairement à la commune de Gueznaya, qui a pleinement profité de la présence des différentes infrastructures de transports et industrielles de la ville du Détroit.
L’exemple de Gueznaya
En effet, le CHU Mohammed VI, inauguré fin avril dernier, est la dernière grande structure de haut standing qu’abrite Gueznaya. Autrefois rurale, lointaine, voire marginalisée, cette commune s’érige, au fil des années, comme la nouvelle vitrine du développement économique de Tanger. C’est désormais à partir de ce nouveau pôle économique que le Maroc fabrique et exporte des produits qui font aujourd’hui sa réputation sur le plan mondial.
En effet, c’est à Gueznaya que se trouve la fameuse Tanger Free Zone (TFZ), dédiée principalement aux activités de production de composants automobiles, et qui ne cesse d’attirer les plus importants acteurs de l’écosystème industrielle automobile. En plus de TFZ, Gueznaya compte une deuxième zone industrielle, tournée aussi sur la production locale et nationale.
Sites stratégiques
Ces derniers mois, plusieurs concessionnaires automobiles s’installent dans les alentours de la TFZ, propulsant davantage en avant l’élan économique de ce pôle urbain, dont les habitants travaillent presque en grande partie dans les différentes zones industrielles de Gueznaya, qui abrite également l’aéroport international Ibn Batouta de Tanger.
«Notre commune connait un essor sans précédent dans plusieurs secteurs, à l’image de l’inauguration du Centre hospitalier universitaire (CHU) Mohammed VI, un pôle médical d’excellence qui permettra d’attirer les nouvelles compétences médicales et d’offrir une formation de pointe pour les nouvelles générations de professionnels. Les espaces verts ne sont pas en reste, pareil pour l’infrastructure routière, les trémies, les marchés. On travaille également sur nombre de projets à venir», se félicite Mohamed Boulaish, président de la commune de Gueznaya.