Monde

énergie nucléaire : l’Europe divisée

Alors que la réforme du marché européen de l’électricité suscite des tensions entre la France et l’Allemagne, Paris ne compte pas renoncer aux avantages du nucléaire dans le cadre de la réforme du marché européen de l’électricité, prévue d’ici la fin de l’année.

Près d’un quart de l’énergie de l’Union européenne (UE) est d’origine nucléaire, dont plus de la moitié produite en France. Au total, 103 réacteurs sont en service dans 13 des 27 États membres. En 2019, ils ont fourni environ 50% de l’électricité de l’union.

Toutefois, cette source d’énergie, qui fera l’objet d’une réforme du marché européen de l’électricité d’ici la fin de l’année, suscite des divergences au sein de l’UE. Dans ce sens, la France, premier pays européen de production d’énergie nucléaire, envisage d’accélérer la construction de nouveaux réacteurs dans le cadre de son indépendance énergétique. Ainsi, elle ne compte pas renoncer à ses avantages compétitifs liés à l’importance de son parc nucléaire dans le cadre de la réforme en cours du marché européen de l’électricité. C’est ce qu’a affirmé, jeudi dernier, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie français.

À noter que des tensions entre la France, l’Espagne et l’Allemagne sur ce sujet, ont compliqué ces derniers mois le projet de réforme engagé sur fond de crise énergétique européenne liée à la guerre en Ukraine.

Le nucléaire, une ligne rouge
«Le nucléaire est une ligne rouge absolue pour la France. Et notre pays ne renoncera à aucun de ses avantages compétitifs liés à l’énergie nucléaire», avait souligné Bruno Le Maire lors d’un colloque de l’Union française de l’électricité (UFE). Insistant sur le respect des choix souverains de chaque nation en matière de mix énergétique, le ministre de l’économie a ajouté que «tous ceux qui pensent qu’ils pourraient faire reculer la France sur l’énergie nucléaire par quelque moyen que ce soit se trompent lourdement, nous ne céderons jamais sur l’indépendance de la France», a-t-il déclaré. Paris veut faire aboutir le projet européen avant la fin de l’année, et celui-ci devrait permettre aux consommateurs de payer des prix «proches des coûts de production des mix nationaux» et ne pas avantager ou désavantager tel ou tel moyen de production. Le ministre de l’économie a cité la même échéance de fin 2023 pour présenter un nouveau cadre de régulation de l’électricité en France, qui devrait garantir «le prix le plus juste possible» pour permettre à la fois de «protéger les consommateurs», garantir à l’industrie «un avantage comparatif» et financer l’évolution du système électrique.

La fin de l’Accès réglementé à l’électricité nucléaire historique
La réglementation en vigueur dite de l’Arenh (Accès réglementé à l’électricité nucléaire historique), qui permet aux concurrents d’EDF de lui acheter des volumes d’électricité nucléaire à un prix préférentiel – et dont le groupe très endetté souligne qu’il plombe ses comptes -, arrivera à échéance fin 2025. Alors que les industriels commenceront début 2024 à couvrir leurs besoins en électricité deux ans à l’avance, la nécessité de leur fournir de la visibilité, ainsi qu’aux fournisseurs d’électricité, sur l’évolution des prix, après la fin de l’Arenh, devient cependant de plus en plus pressante.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO



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