Montée d’adrénaline
Qui pourrait contester l’avis de la patronne du Fonds monétaire international quand elle a affirmé, hier à Doha, que l’économie mondiale se serait bien passée de la crise de la dette américaine ? Certainement personne, puisque le globe a tremblé lorsque les premiers dominos de la construction financière US sont tombés. Et jusqu’à ce jour, à mesure que la date butoir du 1er juin approche – et tant qu’aucun accord n’a été trouvé -, les inquiétudes demeurent pesantes.
La mégapuissance mondiale se trouve face à une facture dépassant les 31.000 milliards de dollars, et l’ampleur de cette dette n’a d’égale que celle de la crainte qu’elle fait peser sur les économies du monde.
Avec les négociations sans fin qui se déroulent à Washington, la sphère financière internationale retient son souffle, et les scénarios du pire ont déjà été tracés, au cas où une banqueroute ne saurait être contrée. Et puisqu’un effet d’entraînement est inévitable, si la solution magique n’était pas trouvée ou que démocrates et républicains n’atteignaient pas le point de consensus, le monde se trouverait embarqué dans un nouveau thriller financier, après la pandémie de la covid-19, la flambée des cours internationaux, les effets collatéraux de la crise russo-ukrainienne…
À quand la prochaine montée d’adrénaline ? Les paradigmes changent au fil des mutations de la conjoncture, et imposent une actualisation des mécanismes économiques pour limiter les répercussions des crises. Jusque-là, notre pays s’en est globalement bien sorti, à quelques points de pourcentage près de hausse en matière d’inflation. Mais le tout est de tenir bon dans la durée !
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO