Opinions

Bombe à retardement

Qu’attendons-nous pour entrer dans le vif du chantier de la réforme du mécanisme des retraites ? L’alerte sur la faillite inévitable de la plupart des régimes est donnée depuis des années et, malgré cela, nous restons sereins. Tant que le grand choc n’a pas eu lieu, il semble que l’on attende un miracle qui ne se produira, pourtant, jamais. Les gouvernements successifs se sont refilés la patate chaude des décennies durant et, aujourd’hui, la deadline approche. Lors de son passage à l’Hémicycle, en ce début de semaine, Zineb El Adaoui, à la tête de la Cour des comptes, a souligné l’urgence du dossier, mettant en avant l’enjeu financier et économique que cela représente de mener à son terme cette réforme autant attendue que redoutée. Plusieurs fois, l’acuité en a été relevée, mais contexte oblige, les syndicats tentent de gagner des points en imposant un âge de départ à la retraite à 63 ans, estimant, par ailleurs, que plus urgent est le débat sur les salaires et le pouvoir d’achat.

Le gouvernement, de son côté, n’a pas encore concrétisé d’avancée majeure sur ce volet, même s’il constitue un pilier majeur du chantier de l’État social et de son pendant, celui de la protection sociale.  Les négociations «flottent» encore, et rien ne promet que le consensus sera atteint. Il n’en reste pas moins que le calendrier de la réforme systémique devra au mieux être respecté et, dans l’idéal, être avancé avant que cette bombe à retardement n’explose. Le sujet n’est en pas moins crucial que toutes les autres priorités économiques. Il n’y a qu’à voir le déchaînement de passions qu’il a suscité en France, par exemple !

Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO



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