Éco-Business

Numérique : former aujourd’hui les talents de demain

Si dans sa feuille de route 2021-2026, le gouvernement a fait le choix d’une politique volontariste visant l’accélération de la transformation digitale en tant que véritable levier de changement et de développement, certains spécialistes alertent sur la nécessité de former en masse des talents dans le domaine du numérique pour répondre à la forte demande du marché du travail. 

Considéré comme l’un des leviers stratégiques permettant la transformation économique et sociale du Maroc, le secteur du numérique connaît une croissance rapide. L’usage des technologies telles que l’Internet, les réseaux sociaux, les applications mobiles, le cloud computing, l’intelligence artificielle et autres innovations numériques pour améliorer les processus d’affaires, optimiser la communication et offrir une meilleure expérience se sont profondément démocratisés dans le Royaume.

Preuve en est que le marché des télécommunications, porté essentiellement par l’Internet et la téléphonie mobile, a enregistré, à fin mars 2022, un bond remarquable. En effet, le parc global d’Internet (mobile + fixe) s’est établi à cette date à 32,6 millions abonnés, soit une croissance annuelle de 6,4% et un taux de pénétration de 89,6%. Quand aux télécoms, autre pilier important du digital, il affichait déjà, à fin 2021, un chiffre d’affaires de 33,95 milliards de DH (MMDH), soit une hausse sur une année de près de 1,5% et une croissance de 8,9% entre 2016 et 2021, en dépit d’une baisse accusée en 2017.

À cette liste, s’ajoutent les chiffres de l’offshoring, qui forme, avec le numérique, le recto et le verso d’une même feuille. En 2020, avec un total de 1.200 entreprises, un chiffre d’affaires de plus de 13,5 MMDH et 120.000 emplois, le secteur est en plein essor au Maroc.

Aujourd’hui, le Royaume fait partie des leaders internationaux de l’offshoring. Une belle «danse» certes, mais qui semble aller plus vite que la musique ! Si le gouvernement a fait le choix, dans sa feuille de route 2021-2026, d’une politique volontariste visant l’accélération de la transformation digitale en tant que véritable levier de changement et de développement, certains spécialistes ne cachent pas leur inquiétude.

Gare à la pénurie de talents
Ils sont convaincus que la croissance rapide de la transformation numérique au Maroc sera freinée par la pénurie de talents et de compétences locales dans le domaine. L’une des principales raisons en est que la croissance du digital s’est développée plus rapidement que prévu. Certains experts vont jusqu’à affirmer que les établissements d’enseignement n’auraient pas eu le temps de mettre en place des programmes de formation pour répondre aux besoins spécifiques du marché du travail, ce qui a entraîné un déficit en matière de compétences disponibles.

De plus, il y a un manque de compréhension et de sensibilisation quant aux opportunités de carrière dans le domaine du digital, ce qui aurait conduit à une faible demande pour les programmes de formation. Il est également reproché aux acteurs en charge de la formation de ne pas suffisamment encourager les étudiants à opter pour ces filières. Résultat, les entreprises ont donc du mal à recruter des travailleurs qualifiés alors que les talents locaux sont fortement prisés à l’étranger. D’autres spécialistes, plus optimistes, dressent un tableau moins sombre, balayant d’un revers de main l’idée trop répandue selon laquelle le Maroc manquerait cruellement de profils IT ou de cerveaux dans le domaine du digital. Selon eux, le pays regorgerait de compétences dans le domaine des nouvelles technologies. Encore faut-il que les recruteurs sachent dénicher la perle rare !

Dans cette configuration, le ministère de la Transition numérique «place les questions liées à l’adéquation des compétences, et à leur disponibilité en nombre suffisant, au cœur de ses priorités, en vue non seulement de maîtriser les technologies actuelles et émergentes, mais aussi de développer les capacités d’adaptation». Le département de Ghita Mezzour entend ainsi s’appuyer sur des stratégies «novatrices et coordonnées» en matière de formation, à même de porter et de mettre en œuvre cette transformation numérique sur le terrain. Elles sont liées, notamment, à l’anticipation des besoins en compétences de manière pérenne et à l’adaptation de l’offre de formation aux besoins, à travers le déploiement de formations de requalification et la mise en place de mécanismes de maintien de l’adéquation entre l’offre et la demande, particulièrement en termes de gouvernance. Dans ce dossier spécial, nous allons revenir en détail sur les offres de formation proposées par les écoles et universités du Royaume pour répondre à ce besoin croissant.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO



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