Maroc
Bassin de Sebou : 85,5 MMDH pour le Plan directeur 2050
L’Agence du bassin hydraulique de Sebou (ABHS) dévoile son Plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau (PDAIRE) pour 2050. Nécessitant une enveloppe de 85,5 MMDH, il vise à assurer une gestion efficace et durable des ressources en eau dans le bassin. Les détails.
Le projet du Plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau (PDAIRE) pour le bassin de Sebou en 2050 a été dévoilé. Nécessitant un montant de 85,5 MMDH, il vise à assurer une gestion efficace et durable des ressources en eau dans le bassin. 64% des investissements prévus sont destinés à la gestion de la demande, 18% au développement de l’offre, 11% à la préservation des ressources naturelles et 7% à la gestion des catastrophes naturelles. Le PDAIRE a évalué les ressources en eau superficielles disponibles dans le bassin en se basant sur une moyenne de précipitations de 560 mm enregistrées entre 1941 et 2017. Leur transfert dans le bassin est estimé, en moyenne, à 5.170 Mm3/an. En ce qui concerne les ressources en eau souterraines, la région de Fès-Meknès enregistre le plus grand déficit, avec -136,9 Mm3/an, les entrées annuelles étant estimées à 407,6 Mm3/an, contre 544,5 Mm3/an pour les sorties. Le déficit global sur le bassin atteint -268,3 Mm3/an.
Dans ce contexte, le PDAIRE a estimé que les eaux souterraines exploitables s’élèvent à 1.110 Mm3/an. Selon les projections du PDAIRE, avec les effets de l’envasement, la capacité de stockage des barrages passera de 5.765 millions de mètres cubes actuellement à 4.781 millions de mètres cubes en 2050.
Les priorités du PDAIRE
Le Plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau vise principalement à répondre aux besoins en eau de surface et à préserver les eaux souterraines. Ses objectifs incluent un taux de raccordement de 98% d’ici 2030, une amélioration de 95% de l’efficacité de branchement et de 80% du réseau de distribution d’ici 2030.
Grâce à des politiques de soutien dédiées à la gestion des ressources, la récupération d’eau de pluie et l’utilisation d’eaux usées traitées, ce plan vise à réaliser des économies d’eau de 20% d’ici 2030. En outre, le PDAIRE a pour but de développer et de rénover les systèmes d’irrigation, y compris l’adoption de goutte-à-goutte pour 422.503 hectares. Pour assurer un équilibre des ressources vers 2050, le plan vise, d’ici 2030, à réduire l’utilisation des ressources souterraines de 50% et à augmenter le budget dédié à la réhabilitation et à la maintenance des ouvrages hydro-agricoles. Enfin, le PDAIRE prévoit de diminuer la sédimentation dans les barrages Al Wahda et Allal Al Fassi de 15 à 20% d’ici 2050, de réduire la pollution du bassin de Sebou de 70% avant 2050, et de mettre en place des plans préventifs pour les zones à risque d’inondation et de sécheresse, avec des systèmes de prévision et d’alerte intégrés d’ici 2030.
Une vision pour les 30 prochaines années
Le Plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau est en marche pour garantir une gestion efficace et durable des ressources en eau dans le bassin du Sebou. «Conformément à la loi 36/15 relative à l’eau, ce plan est établi pour une durée minimale de 30 ans grâce à une collaboration étroite entre l’agence et les différentes administrations et établissements publics du secteur de l’eau», précise Abdellah Bourak, directeur de l’Agence du bassin hydraulique de Sebou. Le PDAIRE comprend une analyse complète de la situation actuelle des ressources en eau, une évaluation de l’évolution de la demande en eau par secteur, la détermination de l’affectation des eaux disponibles aux différents usages, et les objectifs à atteindre pour la qualité de l’eau. Il propose également des solutions pour la mobilisation et la gestion des ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles, en respectant les principes de la gestion intégrée des ressources hydriques. Le but final est de satisfaire les besoins en eau domestique, industriel, agricole et des autres secteurs économiques et sociaux de manière durable, tout en préservant la quantité et la qualité des eaux souterraines et superficielles et en gérant les risques liés à l’eau.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO