Poussées inflationnistes en France : la voix dissonante de Michel-Edouard Leclerc

Pour le patron de la grande enseigne de distribution, l’inflation va continuer au moins pendant les six premiers mois de l’année et devrait atteindre un sommet entre avril et juin 2023. 

Plusieurs experts et institutions français tablent d’ores et déjà sur un reflux de l’inflation. La sortie récente du patron des magasins E. Leclerc dans la colonne d’un célèbre hebdomadaire de l’Hexagone n’est pas passée inaperçue. Pour cause, l’homme d’affaires a expliqué que la baisse des prix ne devrait pas arriver de sitôt. En d’autres termes cet avis contredit les chiffres officiels.

Pour rappel, en 2022, la hausse des prix alimentaires dans la distribution a atteint 12% en moyenne. Pour le patron de la grande enseigne, l’inflation va continuer au moins pendant les six premiers mois de l’année et devrait atteindre un sommet entre avril et juin 2023. Leclerc a fait également savoir, via les réseaux, que tous les distributeurs (de Système U à Lidl) reçoivent peu de demandes d’augmentations inférieures à 10%.

«La plupart des demandes sont entre 10 et 30%. Ce qui est énorme», confie-t-il. La figure tutélaire de la grande distribution exigence des grands industriels de justifier ces hausses, d’être transparents, et de les étaler. «Les PME sont beaucoup plus transparentes et moins gourmandes», assure-t-il. Ceci dit, un faisceau d’indices pousserait à l’optimisme : le prix du papier semble avoir atteint son sommet, le coût des containers est en train de refluer (ça reste tout de même le double des années avant Covid !), les prix en Asie sont plus stables (jouets, multimédia…) et certaines matières premières replongent. Leclerc rassure quelque part en affirmant qu’il sera attentif à la répercussion de ces baisses. Ceci dit, il y a lieu de rappeler que la flambée des prix en 2022 est la plus élevée depuis près de quarante ans en France.

Selon l’Insee, ce taux a atteint les 5,2% en moyenne sur les douze derniers mois. Une situation économique qui n’a pas manqué de rogner le pouvoir d’achat des Français. Les ménages doivent encore tenir bon car les fluctuations sur les prix devraient encore persister au moins jusqu’à l’été prochain, selon Michel-Édouard Leclerc qui explique en substance qu’en tant que distributeur, il sait trois à quatre mois à l’avance comment les prix vont évoluer à travers les centrales d’achat de son enseigne.

Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO