Environnement : Nespresso se lance dans la course aux dosettes compostables
Après le prix, les opérateurs de la filière du café en dosettes s’affrontent désormais sur le terrain de la durabilité. Nespresso rejoint la course en annonçant le lancement prochain de ses capsules compostables.
Nespresso, la filiale du géant suisse Nestlé, spécialisée dans le café, se lance dans la course aux dosettes compostables. Alors que les autres acteurs du secteur tentent, chacun de son côté, de grappiller davantage de parts de marché en misant sur l’argument du «zéro déchet», Nespresso s’apprête à lancer des dosettes à base de papier, qui peuvent être compostées à la maison.
Annonce en a été faite à l’AFP par son directeur général, Guillaume Le Cunff, qui a souligné que ce lancement devrait se faire d’abord en France et en Suisse en 2023, puis sur d’autres marchés en 2024. À l’image des autres dosettes, Nescafé dolce gusto, ces nouvelles capsules seront munies d’une fine pellicule de biopolymère, également compostable.
Sans pour autant arrêter la production des anciennes dosettes en aluminium, les nouvelles feront office d’alternative. «C’est un complément. L’objectif, c’est de donner le choix», a expliqué le DG, tout en précisant que cette nouvelle capsule a nécessité trois années de recherche, et qu’il a fallu 28 prototypes avant de parvenir à la mouture définitive. Notons que d’autres marques se sont déjà lancées dans le compostage, à l’instar de l’américain Keurig, qui a mis au point une capsule en polypropylène, un plastique recyclable dans certains points de traitement des déchets, qui est facile à ouvrir pour la vider et composter le café.
La chaîne suisse de supermarchés, Migros, a également dévoilé, en septembre, des dosettes sans aucun emballage, en forme de boule, recouvertes d’une fine pellicule à base d’algues. Compostables dans le jardin, elles nécessitent toutefois une nouvelle machine. Sur le marché, où la concurrence battait son plein jusqu’ici sur le prix, les organisations environnementales suivent cette nouvelle tendance avec une grande prudence.
Pour certains, les alternatives compostables ne doivent aucunement faire perdre de vue le fait que la production de café pose tout de même un problème environnemental. L’empreinte écologique en découlant, comme pour les produits laitiers ou encore les viandes, est loin d’être minime, estiment-ils. Ce qu’il faudrait, soulignent-ils, c’est plutôt réduire la consommation.
Par ailleurs, avec le lancement de ces nouvelles capsules, Nespresso va créer un groupe d’intérêt appelé «Union des acteurs du compostable», rassemblant organismes publics, entreprises, ONG et opérateurs de collecte des déchets pour sensibiliser les consommateurs au compostage, a tenu à préciser son directeur général.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations Eco