Pénurie de carburants en France : le gouvernement menace “d’intervenir”
Le gouvernement français entre en action pour tenter de stopper les effets des pénuries découlant du mouvement de grève enclenché chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil. Près d’un tiers des stations-service du pays en sont, en effet, affectées, poussant l’Exécutif à appeler à la levée «sans délai» des blocages des dépôts de carburants. Il a même menacé d’intervenir afin de lever ces blocages. Intervenant sur les ondes de la radio RTL, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a souligné qu’au cas où il n’était pas mis fin immédiatement à ces perturbations, «nous prendrons nos responsabilités, c’est-à-dire que nous pourrions être amenés à les lever».
En dépit d’appels répétés du gouvernement à négocier sur les salaires et à cesser les blocages, le syndicat CGT et la direction de TotalEnergies ne sont pas parvenus à s’entendre. La grève se poursuit aussi dans les deux raffineries françaises d’Esso-ExxonMobil, après une réunion avec la direction qualifiée de «non concluante» par Christophe Aubert, délégué syndical central CGT. Si la situation ne s’améliorait pas «très vite», le gouvernement pourrait «débloquer, rouvrir l’accès aux centres de dépôt et aux raffineries, et ensuite réquisitionner le personnel adéquat pour pouvoir permettre à la situation de se normaliser», a indiqué Véran.
Le porte-parole de l’Exécutif a estimé que retrouver «un fonctionnement normal» dans les régions les plus touchées allait «prendre quelques jours», et assuré que «ce sera le cas dans les 15 jours», soit avant le début des congés scolaires. «Un désaccord salarial ne justifie pas le fait de bloquer le pays. Refuser de discuter, c’est faire des Français les victimes d’une absence de dialogue», avait déjà commenté lundi soir auprès de l’AFP l’entourage d’Elisabeth Borne, la première ministre . «Chacun doit prendre ses responsabilités. Le gouvernement prendra les siennes».
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO