Impériales 2022 : le Made in Morocco au cœur de l’évènement (VIDÉOS)
«Les Impériales» sont de retour après deux années de suspension, Covid oblige. Grand-messe du brands, de la culture, des talents et du tech, l’événement rassemble le gratin national et international de la publicité pour parler de la marque Maroc et du Made in Morocco. Deux ministres ont fait le déplacement pour aborder ces sujets de l’heure avec le public.
Après deux années de manque, l’écosystème du brands, de la culture, des talents et du tech s’est offert un moment de retrouvailles dans la ferveur de «Les impériales» qui célèbre sa cinquième édition. L’événement, qui se déroule du 19 au 23 septembre, a été riche en échanges, en apprentissages et en opportunités. Il a eu lieu dans un contexte particulier où les habitudes de consommation et les besoins des consommateurs évoluent sans cesse. Les relations clients n’ont jamais été ainsi bouleversées.
Dans cette situation, et pour être au diapason avec leurs époques, les acteurs locaux sont condamnés à oser l’investissement afin de jouer un rôle majeur dans la construction de la marque marocaine par l’innovation, la réflexion et le développement. Dans l’immédiat, concrètement, la réflexion sera de définir les valeurs que doit porter la marque Maroc. Il est question aussi d’avoir une vision commune de toutes les actions ainsi que la convergence des acteurs publics et privés afin de bâtir un écosystème de marque compétitif au niveau mondial. La marque Maroc doit également se nourrir des spécificités qui caractérisent l’identité marocaine sans rester figer dans les stéréotypes du passé. «Longtemps diffuse et folklorique, la marque Maroc est devenue innovante», s’est vanté Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce, rappelant les prouesses du Maroc durant la pandémie lorsque «le pays a pu réaliser ce que beaucoup de pays industrialisés n’ont pas pu faire ».
Une marque innovante
Aujourd’hui encore, le Made in Morocco fait figure de proue en Afrique dans plusieurs domaines. «Nous sommes le premier fabricant de voitures sur le continent et le premier exportateur vers l’Union européenne devant la Chine, la Corée, le Japon et les USA. On vend de la peinture et du thé en Chine, du chocolat en Suisse, des coffrets Made in Morocco au Japon», a ajouté le ministre pour qui une marque ce n’est pas seulement des points de PIB. C’est une grande ambition dans le discours, des sacrifices, des investissements lourds et des prises de risques importants avec, notamment, l’ouverture du pays à l’économie internationale, la construction d’infrastructures solides comme les ports, les autoroutes et des usines. Un choix «courageux» qui porte aujourd’hui ses fruits.
Selon Mezzour, un industriel qui débarque au Maroc, au bout de 4 mois et 12 jours seulement, peut atteindre le niveau mondial en termes de qualité de production. «Un acquis considérable à garder jalousement. Un travail important doit être fait au niveau de l’intégration locale à travers la mise en place d’écosystème plus performant», souligne le ministre avant d’indiquer que dans plusieurs secteurs, beaucoup de travail reste à faire en termes d’intégration. C’est le cas, notamment, du secteur de l’agroalimentaire où on pense que c’est du 100% alors que le taux d’intégration n’est que de 25% seulement. Fervent défenseur de la transformation des ressources locales, Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, est convaincu que le «Made in Morrocco» c’est savoir se différencier sur plusieurs semaines. Le développement de la nouvelle marque Maroc que nous voulons repose sur le capital humain. Il y a une vraie compétition dans le monde alors que les ressources, moteur du développement des marques à travers l’innovation et la création, se raréfient, explique-t-il. La difficulté est de changer le modèle de formation.
Le capital humain moteur du «Made in Morocco»
Car, aujourd’hui, le développement du capital se base sur l’empowerment, à savoir l’université 4.0. «L’internet a pris une place importante. C’est fini le gavage. Il faut absolument produire des têtes bien faites et pas forcément bien pleines. Tout se joue dans la capacité à s’adapter et à se redéployer rapidement. Dès lors, l’université ne s’appellera plus l’université et les modèles d’apprentissage et de formation qui vont réussir sont ceux qui vont dans la direction de la disruption», remarque Miraoui.
Selon lui, les leadeurs de demain ce seront les leaders qui vont dominer les powers skills. Il est donc primordial de savoir anticiper pour être au rendez-vous des standards internationaux. Les nations qui vont avancer sont celles qui vont savoir anticiper sur les métiers de demain. Celles et ceux qui ne sauront pas anticiper ou évoluer sont condamnés à disparaître, soutient le ministre en substance notant cependant qu’un pays comme le Maroc, avec ses ressources humaines, a les capacités de travailler sur un niveau intermédiaire afin d’anticiper sur les bouleversements futurs. Il faut un capital humain capable de se transformer, notamment dans les domaines pointus comme l’aéronautique. Heureusement que les Marocains sont très ouverts aux initiatives disruptives. Si vous avez des gens de qualité qui pensent long terme, cela peut contribuer de manière efficace à la transformation d’un pays.
Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce
«Nous sommes en train de passer d’un pays lowcost, en termes de ressources humaines, à un pays productif. Quand un multinational arrive au Maroc, il met seulement 4 mois et 12 jours pour atteindre le niveau de qualité mondiale et un peu plus de 8 mois pour se hisser au top 3 ou se placer au niveau de rang mondial en termes de qualité de production. Les Marocains sont bons, travailleurs et ambitieux. Tout celles et ceux qui disent le contraire sont des gens qui n’ont pas pu ou su faire confiance aux Marocains».
Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation
«Le capital humain marocain doit être formé et valorisé, pour qu’il ne quitte pas le pays. C’est un capital que nous risquons de perdre, d’où l’importance d’une réflexion également sur le vivre-ensemble, en phase avec les aspirations de la jeunesse marocaine».
Anouar Sabri, président Les Impériales
«Cette 5e édition des Impériales, «Morocco Tomorow», représente notre part à l’engagement national pour porter haut la Marque Maroc, déjà incarnée par de nombreuses initiatives. Devant l’urgence d’une relance économique post-Covid, le Royaume devait en effet montrer au monde sa vision singulière d’un avenir durable, loin des clichés d’un Maroc uniquement touristique. La 5e édition des Impériales a l’ambition de servir de caisse de résonance à ce Maroc qui travaille à penser son avenir et qui veut valoriser ses sa- voir-faire. Les entreprises, responsables et experts conviés, tous secteurs confondus, nationaux et internationaux, sont en train d’en débattre, à la lumière des expériences de marques et des tendances internationales, dans les métiers de la communication, du digital et des médias».
Inauguration d’un Musée de la Publicité et des Médias au Carré d’Or de Casablanca
En marge des Impériales 2022, il a été procédé à l’inauguration d’un Musée de la Publicité et des Médias au Carré d’Or de Casablanca. Lancé lors de la troisième édition de «Les Impériales 2019», le musée a connu un succès retentissant et a pu sillonner le royaume tout au long de l’année. Reconduit lors de deux éditions consécutives, le Musée de la Publicité et des Médias est aujourd’hui un événement incontournable de l’association. Le musée, pensé par l’association «Les Impériales», est avant tout un espace de partage mettant en exergue des objets publicitaires et médiatiques ayant esquissé les fines lignes de cet art centenaire qui constitue aujourd’hui une composante essentielle de la mémoire collective. Le Musée de la Publicité et des Médias ambitionne de démontrer l’évolution des métiers de la communication, de la publicité, des médias et du marketing, d’illustrer les changements de nos modes de consommation transgénérationnels, et d’amener son public à entreprendre des réflexions relatives à notre culture et à la manière dont celle-ci se manifeste aujourd’hui.
Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO