Éco-Business

Prix de la volaille : les perspectives de baisse s’éloignent

La situation n’est pas prête de s’améliorer. Avec une capacité de production en deçà de la demande, le niveau des prix des viandes blanches ne risque pas de baisser.

L’effet de l’envolée des prix se propage comme une traînée de poudre et aucun secteur n’est épargné. Il y a encore quelques jours, le prix des produits avicoles a subi une nouvelle augmentation pour s’établir entre 20 et 22 DH le kilo. Un niveau qui n’est pas tout à fait justifié, selon Chawki Jerrari, directeur de la fédération interprofessionnelle du secteur avicole(FISA), du moment que le prix du poulet à la ferme se situe entre 15 et 16 DH. Idem pour les œufs qui ont atteint les 80 centimes pour les gros calibres, tandis que le prix du producteur n’excède pas 65 centimes voire 50 pour le petit calibre.

«A la ferme, le prix de vente est libre, c’est à dire qu’il est soumis à la loi de l’offre et de la demande. La différence de prix y est assujettie à plusieurs paramètres», estime-t-il. Néanmoins, cette situation risque de perdurer eu égard à la capacité de production qui ne s’est pas améliorée depuis 2020. À noter qu’elle a même subi une baisse de 20% comme mentionné dans notre édition du 5 mai dernier. Et les professionnels du secteur s’accordent à dire qu’il n’y a guère d’amélioration à l’horizon et que la situation est stationnaire.

Tout porte à croire que l’année en cours s’achèvera sur la même note pessimiste. De cause à effet, ces niveaux de prix se maintiendront dans le cas où la production stagnerait. À titre indicatif, actuellement, le coût de production est estimé à 16 DH. Quant au prix de l’aliment composé, il est passé de 3,5 DH à 5,5 DH, selon la FISA.

Face aux défis
Toutefois, le secteur avicole contribue massivement au développement économique du pays, et l’évolution réalisée durant les deux dernières décennies a été remarquable. C’est le constat qu’a fait Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculteur, lors de la tenue du premier Congrès africain de la pathologie aviaire, qui s’est tenu à Marrakech, jeudi dernier.

En effet, l’aviculture marocaine a mobilisé, sur le plan socio-économique, d’importants investissements privés durant cette période. Ces derniers sont estimés à près de 13,7 milliards de DH (MMDH) avec un chiffre d’affaires, en 2021, de 27,4 MMDH, générant ainsi une production de 782.000 tonnes de viande de volaille, l’équivalent de 22,1 kg par habitant et par an.

Pour les œufs, la production a atteint 6,9 milliards d’unités, soit 195 œufs par habitant et par an. Néanmoins, malgré l’importance capitale que la filière avicole revêt, elle reste assujettie à plusieurs défis dont les maladies contagieuses et infectieuses qui mettent à mal la production locale. Face à ces aléas, la vigilance sur le plan sanitaire est de mise.

D’ailleurs, le congrès a offert un espace d’échange et de partage de connaissance et d’expérience entre professionnels, chercheurs, décideurs et experts internationaux de plus de 40 pays, notamment africains. Outre sa thématique relative à l’Influenza aviaire, les participants ont abordé les difficultés d’approvisionnement des marchés et la flambée des prix des matières premières. Il a été également question de développer des stratégies communes, entre pays africains, contre les maladies infectieuses à impact économique et zoonotique. Cet événement a été organisé à l’initiative de l’Association marocaine de pathologie aviaire (AMPA) en partenariat avec l’Association vétérinaire avicole mondiale (WVPA) et la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture).

Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO



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