Crise des matériaux de construction : la tutelle opte pour un nouveau programme de logements
La ministre Fatima Ezzahra El Mansouri, en charge de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, a tenu une séance de travail avec la Fédération des industries des matériaux de construction, vendredi 15 avril dernier. Que retenir de cet échange, dans un contexte marqué par la hausse des prix dans le secteur ?
Face à la crise que connaît le secteur des matériaux de construction, pris en tenailles entre la hausse des prix, notamment sur les postes de charges relatifs à l’énergie, le transport et le fret maritime, et les baisses de la consommation, la concurrence déloyale de l’informel, ou encore la difficulté d’accès à la matière première, Fatima Ezzahra El Mansouri, ministre en charge de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, propose un nouveau programme de logements, qui selon ses propos, «considère tous les enjeux actuels ainsi que les difficultés que rencontre l’écosystème des matériaux de construction».
Développer la résilience du secteur en ces temps d’incertitudes, telle est l’ambition portée par la ministre. C’est dans ce contexte qu’elle annonce que «des réflexions» sont actuellement en cours, visant à «produire un nouveau programme de logements qui considère tous les enjeux actuels ainsi que les difficultés que rencontre cet écosystème».
En parallèle, la tutelle dit avoir initié, durant les derniers six mois, plusieurs chantiers en matière d’urbanisme afin d’assouplir les procédures et de faciliter l’investissement, en vue de mieux répondre aux objectifs définis par le Nouveau modèle de développement, notamment «en matière de création d’emplois et d’amélioration d’attractivité des territoires», a-t-elle relevé.
Cette annonce a été faite le vendredi 15 avril, lors d’une réunion de travail présidée par la ministre et à laquelle ont participé le président de la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC), David Toledano, accompagné des représentants des associations relevant de la Fédération.
Nul n’ignore l’importance de ce secteur qui joue un rôle majeur dans le tissu productif national, que ce soit en termes d’investissement ou de création d’emplois directs et indirects, ainsi que son lien avec les autres activités économiques et sectorielles, notamment le secteur du logement.
L’enjeu étant d’accompagner le tissu économique à travers l’amélioration du climat des affaires et l’encouragement de l’investissement productif, dans l’optique d’une relance économique durable, et ce par l’accompagnement des professionnels.
«Cette séance de travail constitue une occasion pour renforcer la coopération et le partenariat stratégique qui lient notre ministère et la Fédération des industries des matériaux de construction afin de donner un nouvel élan aux actions communes pour pouvoir mener à bien les différents projets du secteur visant à garantir un logement décent, de qualité et accessible, prenant en compte le pouvoir d’achat des citoyens», a souligné la ministre.
Les matériaux de construction “Made in Morocco” couvrent plus de 90% des besoins nationaux
Pour leur part, les membres de la FMC ont salué les efforts déployés par le ministère pour maintenir des concertations permanentes avec la Fédération en vue de promouvoir le secteur des matériaux de construction.
De même, ils ont soulevé les difficultés et les contraintes liées au développement du secteur et mis en exergue les efforts déployés pour éviter les pénuries de certains matériaux et pour maîtriser les répercussions sur les coûts. Ils ont rappelé que les matériaux de construction “Made in Morocco” couvrent plus de 90% des besoins nationaux.
À cet effet, la Fédération a sollicité l’appui du ministère, notamment pour la mise en place d’un écosystème qui rassemble les acteurs institutionnels et professionnels concernés. Les membres du bureau ont aussi mis l’accent sur la nécessité de renforcer l’application des normes techniques et le recours à la certification en tant que moyen de contrôle de conformité du respect des normes.
À ce titre, la ministre a insisté sur le rôle que peut jouer le Code de la construction dans l’instauration des bases impératives à la promotion de la qualité dans la construction et à la lutte contre l’informel. Elle a aussi réitéré la disponibilité du ministère à appuyer la profession, dans le cadre d’une approche participative, à l’instar du mode de coopération prévalant entre le ministère et les Fédérations professionnelles pour mener à bien les différents projets du secteur.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO