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Pr. Radouane Mrabet : Université Sidi Mohammed Ben Abdellah, une belle success story et le meilleur est à venir !

Pr. Radouane Mrabet
Président de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah (USMBA ) de Fès

L’USMBA a réalisé des progrès considérables dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. Elle a aussi pu accéder à des rangs honorables dans des classements internationaux de renom. Aujourd’hui, l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès voit encore plus grand en tant qu’acteur engagé dans le «PACTE ESRI 2030» et de maillon important dans la chaîne du développement économique régional.

Le Nouveau modèle de développement (NMD) conçoit le système d’enseignement universitaire selon un modèle axé sur la performance et porté par une gouvernance autonome. Quels seraient les prérequis nécessaires pour s’adapter à cette vision ?
Effectivement, le NMD a placé la formation du capital humain parmi ses priorités, ce qui renforce davantage le rôle de l’école et de l’université marocaine dans la voie de l’excellence. Concernant l’enseignement supérieur, le NMD a placé la barre très haut en termes de performance et d’efficacité.

C’est dans cette perspective que notre ministère de tutelle a lancé, depuis le 15 février 2022, un large débat national avec tous les acteurs de l’université qu’ils soient internes (professeurs, personnel administratif, étudiants) ou externes (élus, entreprises, associations, citoyens) pour co-construire le Plan d’accélération de la transformation de l’écosystème enseignement supérieur, recherche scientifique et innovation (PACTE ESRI 2030). L’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès coordonne ce débat impliquant les cinq universités de la région Fès-Meknès sous tutelle du ministère (USMBA, UMI, AUI, EUMF, UPF) qui se clôturera par l’organisation des assises régionales le 1er avril 2022, sous la présidence du ministre et professeur Abdellatif Miraoui.

Celles-ci se dérouleront au Centre de conférences et de formation de l’USMBA Fès. L’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès est en pole position pour rapidement atteindre la vitesse de croisière nécessaire en vue de parvenir aux objectifs du NMD. Bien entendu, nous allons renforcer les acquis et procéder à des transformations importantes dans le domaine de la formation initiale et la recherche scientifique.

L’innovation, le numérique et les autres types de formations, notamment la formation tout au long de la vie, seront tous traités avec beaucoup d’intérêt et nous veillerons à les développer et à les hisser à des niveaux jamais atteints.

L’université mène plusieurs chantiers d’extension et de réhabilitation. En quoi consistent les travaux en cours ?
L’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès n’a eu de cesse de développer ses infrastructures, essentiellement pour la formation et la recherche scientifique. Près de 200 millions de dirhams ont été investis au cours des quatre dernières années. Il serait long de lister tous les projets finalisés ou en cours de réalisation. Je me limiterais à dire que les capacités des locaux pédagogiques de l’ENSA, l’ENCG et la Faculté Chariaa ont été presque doublées pour un montant qui avoisine les 75 MDH.

Près de 80% des équipements scientifiques de la Cité d’innovation ont été renouvelés pour quelque 20 MDH. Le Campus Dhar El Mehraz a eu aussi son lot de projets d’extension et de réhabilitation pour des montants avoisinant les 40 MDH. Bien entendu, le digital a bénéficié d’un financement important (17 MDH) pour moderniser les locaux, les équipements ainsi que les logiciels qui constituent l’infrastructure numérique de l’université. L’extension de la Cité d’innovation est presque achevée.

La généralisation d’internet Wifi dans tous les campus est en cours. Ils ont, par ailleurs, bénéficié d’importants projets d’amélioration (infrastructures sportives, buvettes, espaces verts, éclairage, toilettes, voirie, etc.). Nous nous réjouissons des témoignages positifs des visiteurs externes qui sont unanimes sur la bonne qualité des espaces, infrastructures et espaces au campus de l’université. L’objectif «Zéro préfabriqué» dans les bâtiments de l’université est presque atteint.

Le Centre de conférences et de formation (CCF) de l’université, actuellement fonctionnel, est une infrastructure culturelle d’excellence, la plus grande à l’échelle régionale et dans toutes les universités marocaines. Elle accueille presque au quotidien des activités scientifiques nationales et internationales et offre aux participants un excellent cadre de travail.

Ce sont des exemples, car le bilan des réalisations des quatre dernières années est très riche. Globalement, une mutation positive de fond a été réalisée à l’USMBA. Nous comptons continuer ces efforts de modernisation et de développement dans les prochains mois tout en profitant des opportunités offertes par les différents programmes et chantiers structurants lancés par le gouvernement et, en particulier, le ministère de l’Enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation.

Vous avez fait de la recherche scientifique votre principal cheval de bataille. Comment évaluez-vous les réalisations de l’université dans les domaines de l’innovation et de la recherche scientifique ?
Grâce aux enseignants chercheurs et aux chercheurs de l’université, l’USMBA a effectivement réalisé des progrès considérables dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. Quelques chiffres qui illustrent ces progrès : en termes de publications indexées Scopus, le nombre d’articles a augmenté de 47,3%, de 2018 à 2021, passant de 964 à 1.420 articles.

Même chose pour les publications indexées Web of Science, l’augmentation enregistrée est de 48%. Concernant la valorisation des résultats de recherche par le biais des brevets, l’université a déposé, entre 2018 et 2021, 81 brevets, dont 20 au niveau international, sachant qu’elle avait auparavant moins de six brevets dans son portefeuille.

Tous ces résultats sont aussi le fruit d’une politique scientifique raisonnée, définie depuis 2018 de façon collégiale lors des assises de la recherche que nous avions lancées cette année. Cette politique a permis de tracer une feuille de route claire avec des objectifs ambitieux et des actions volontaristes en faveur des laboratoires de recherche et des chercheurs qui y travaillent.

Nous continuerons dans les prochaines années à booster la recherche scientifique et l’innovation avec tous les moyens disponibles en essayant de tisser de plus en plus de liens de coopération fructueuse avec un plus grand nombre de partenaires nationaux et internationaux.

L’Université jouit d’un bon positionnement dans plusieurs classements mondiaux et arabes. Quels sont les moyens mis en œuvre pour maintenir ce rang ?
L’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès est classée par THE (Times Higher Education), depuis quatre années consécutives, 1ère université au niveau national et parmi les 800 meilleures universités dans le monde sur plus de 2.000 universités internationales classées.

C’est un résultat très satisfaisant pour notre université et nous travaillons pour améliorer ce classement d’une année à l’autre. THE est un des trois classements prestigieux qui existent avec les classements QS et Shangai (ARWU). Il nous permet de regarder objectivement nos performances dans beaucoup de domaines, notamment la formation, qui compte pour 30 %, et la recherche scientifique, pour 60 %.

Dans ces deux domaines, l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès progresse régulièrement et c’est le résultat de la politique scientifique dont j’ai parlé ci-dessus, mais aussi de notre volonté d’amélioration des conditions de travail et de formation au sein de l’université. Comme je l’ai déjà mentionné, beaucoup d’investissements sont réalisés par l’université et notre slogan, «L’étudiant d’abord», montre l’importance donnée à la formation à tous les niveaux, depuis le diplôme DUT jusqu’au diplôme de doctorat.

Nous mettons en œuvre les approches de bonne gouvernance, de qualité, de motivation et d’efficience à tous les niveaux car elles sont en mesure de nous aider à relever les défis. Nous encourageons l’adoption des normes de qualité reconnues à l’échelle internationale, ce qui a permis une meilleure visibilité de l’université à ce niveau. Nos doctorants doivent s’inscrire dans cette vision et donc publier à l’international avant de soutenir leurs thèses.

Ils sont encouragés par des formations, des soutiens financiers, des bases de données documentaires internationales ; des équipements et plateformes d’analyses et un fort arsenal de conventions signées avec nos partenaires universitaires de presque tous les continents.

La communication interne et externe ainsi que l’amélioration de la vie aux campus sont des axes prioritaires de l’université. Les dynamiques ainsi lancées donneront, dans le futur, davantage de résultats positifs.

Quelle place occupe le volet partenariat dans votre stratégie de développement et quelles relations entretenez-vous avec le monde de l’entreprise et le tissu économique dans la région ?
Les réalisations de l’université dans le domaine du partenariat sont très satisfaisantes. Nous avons signé plus de 200 nouvelles conventions, depuis 2018, de tous types et avec beaucoup d’acteurs de notre région Fès-Meknès, nationaux et internationaux. Les sujets abordés par ces partenariats sont très diversifiés.

Par exemple, nous avons actuellement 58 conventions de cotutelle de doctorat, 105 conventions pour la réalisation de projets de recherche scientifique, 10 conventions de double-diplômes, 134 conventions cadres avec des partenaires régionaux et nationaux et enfin 158 conventions cadres avec des partenaires internationaux. Au-delà de ces chiffres, un travail colossal est déployé pour le suivi de ces conventions et nous continuons à développer nos partenariats en répondant aussi à des appels à projets internationaux comme celui qui vient d’être clôturé il y a quelques jours.

Il s’agit d’un appel Erasmus+ où nous sommes impliqués dans 47 consortiums internationaux. C’est un record pour notre université depuis que ce programme existe, ce qui dénote de notre volonté de développer le plus de projets avec des partenaires internationaux différents qui se trouvent en Europe pour cet appel (Allemagne, Belgique, Bulgarie, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Italie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Portugal, Roumanie, Serbie, Slovaquie, Turquie).

La cellule d’appui à la recherche (CTAR) est mise en œuvre pour soutenir les porteurs de projets lors des candidatures aux programmes de recherches nationaux ou internationaux, tels que les programmes européens, PRIMA, Actions intégrées, PICS ou autres. Une place de choix est réservée à la coopération avec les partenaires socio-économiques publics ou privés.

Nous sommes très ouverts pour intensifier notre collaboration avec les collectivités territoriales pour atteindre les objectifs du développement inclusif et prospère et relever les défis communs. La convention cadre qui nous lie à la Région Fès-Meknès sera renouvelée dans ce sens et l’USMBA sera plus que jamais à l’écoute des territoires et ses acteurs. Cette politique d’ouverture concerne aussi les acteurs institutionnels, organismes professionnels et agences régionales, auxquels je confirme notre volonté de co-construire l’avenir et servir l’intérêt de notre pays.

L’université est engagée dans des actions porteuses avec de nombreux acteurs économiques privés comme Les laboratoires Laprophan, la société Webhelp ou Label’vie. Et ce, par exemple, pour développer des actions novatrices de recherche, de formation par alternance ou de sensibilisation qui auront des incidences positives à la fois pour l’entreprise et pour l’université.

Ces approches profitent aussi aux étudiants, stagiaires et structures de recherche. L’USMBA a ainsi forgé son label qualité et son image, en tant qu’établissement public citoyen, attractif et engagé dans les chantiers du NMD, pour atteindre les objectifs de développement prospère, inclusif et durable, voulu pour notre pays par SM le Roi Mohammed VI, que Dieu le glorifie.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO Suppléments



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