Subvention aux transporteurs routiers : l’heure est aux supputations en attendant les précisions du gouvernement
Suite à l’appel du Chef du gouvernement, Mohamed Abdeljalil, ministre du Transport et de la logistique, et Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, se sont réunis avec les professionnels du secteur des transports, lundi 14 mars, à Rabat. Que retenir de cette rencontre ?
Les professionnels du secteur des transports vont être subventionnés pour ne pas avoir à répercuter la hausse des prix des carburants sur leurs tarifs. Objectif : préserver le pouvoir d’achat des citoyens. À l’issue de la rencontre du lundi 14 mars dernier, qu’aucun patron du secteur n’aurait voulu manquer, Mohamed Abdeljalil et Fouzi Lekjaa, respectivement ministre du Transport et de la logistique et ministre délégué chargé du Budget, ont présenté la décision du gouvernement d’intervenir pour soutenir les professionnels du transport et, par voie de conséquence, préserver le pouvoir d’achat des citoyens.
«Le gouvernement va intervenir à travers l’octroi d’un soutien, à partir des prochains jours, pour réduire les effets de la flambée des prix et faire en sorte que la chaîne d’approvisionnement des citoyens se maintienne dans de bonnes conditions», explique Lekjaa.
Toutefois, les contours du soutien qui sera accordé aux professionnels n’ont pas été précisés. «Ils seront dévoilés prochainement», promet le ministre, soulignant qu’ils «sont en cours d’étude».
«Au cours des prochains jours, nous allons rencontrer de nouveau les professionnels pour annoncer la nature de ce soutien, et nous travaillons sur la création d’une plateforme numérique pour en faciliter l’octroi aux professionnels qui en ont besoin», a-t-il précisé.
En attendant le retour du ministre, l’heure est aux supputations. Pour ce que l’on sait de la subvention, c’est qu’elle consisterait en une aide financière versée par une entité publique, à titre ponctuel ou reconductible. Contacté par Les Inspirations Eco, Rachid Tahri, secrétaire général de la Fédération du transport et de la logistique, expliquait avant la tenue de cette rencontre que les opérateurs négociaient une aide temporaire, le temps que la loi sur l’indice du gasoil soit adoptée.
À l’issue de la rencontre, le secrétaire général de la Fédération affiliée à la CGEM, trouve la rencontre fructueuse. «La rencontre avec les ministres du Transport et du Budget nous a été d’une grande utilité dans la mesure où nous savons, aujourd’hui, que les deux ministères travaillent, avec l’ensemble du gouvernement, sur l’accompagnement des entreprises».
Règle de détermination de la subvention
Maintenant que la piste retenue par le gouvernement pour soulager les transporteurs est, un tant soit peu connue, la question est de savoir comment sera déterminé le montant de la subvention, notamment en tenant compte des spécificités propres aux différentes catégories de transporteurs. Selon des «indiscrétions», le calcul de l’aide étatique sera basé sur le tonnage de chaque type de véhicule (camion, poids lourd…) en ce qui concerne les transporteurs de marchandises.
Pour ce qui est des transporteurs de voyageurs, chacune des composantes (petit taxi, grand taxi, autobus, autocar) sera adossée à un barème spécifique. Comme le souligne une de nos sources, les bases de données des ministères de l’Intérieur (wilayas et préfectures) et des Finances (la data relative à la récupération de la TVA sur le gasoil disponible auprès de la Direction générale des impôts) serviront de référence pour la définition des paramètres et des conditions d’octroi de cette subvention. La collecte des données et le versement de cette dernière se feront selon une périodicité mensuelle, précise la même source.
Rendez-vous pris pour la semaine du 21 mars pour la poursuite des pourparlers
Ceci étant, les pourparlers que sont en train de mener les deux parties vont se poursuivre. Comme a tenu à le souligner, Fouzi Lekjaa, lors de cette rencontre, «Il a été convenu à l’unanimité de poursuivre les débats à partir de la semaine prochaine pour apporter des solutions drastiques à ces problèmes afin de permettre au secteur de dépasser les obstacles qui freinent son développement». L’objectif étant d’examiner les solutions à apporter afin de résoudre les problèmes structurels que connaît le secteur.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO