Port d’Agadir : la gestion et l’exploitation au centre d’une réflexion élargie
Pour mieux améliorer le processus de gestion et d’exploitation du complexe portuaire d’Agadir, la CCIS-SM et l’ANP, en collaboration avec la Région et la CRI, lancent une série d’ateliers de réflexion avec les usagers du port afin d’apporter les solutions adéquates pour dépasser les dysfonctionnements actuels de ce complexe qui a généré un trafic commercial de 5,6 millions de tonnes en 2021.
Générant l’équivalent de 5,6 millions de tonnes de trafic commercial au titre de l’année 2021, le complexe portuaire d’Agadir est une plate-forme régionale d’exportation et d’importation. Durant le même exercice, l’enceinte portuaire a enregistré 2,5 Mt d’exportations (56%) et 3,11 Mt d’importations (44%) grâce à 890 sociétés exerçant leurs activités dans ce port.
Pour mieux améliorer le processus de gestion et d’exploitation de cette enceinte, la Chambre de commerce, d’industrie et de services de Souss-Massa (CCIS-SM) et l’Agence nationale des ports (ANP), en collaboration avec le Conseil régional Souss-Massa et le Centre régional d’investissement (CRI) Souss-Massa, initient, du 9 au 31 mars, à la CCIS, une série d’ateliers de réflexion.
L’objectif est de mener une réflexion collective sur les perspectives de son développement afin d’apporter les solutions adéquates pour dépasser les dysfonctionnements actuels de ce complexe qui génère l’équivalent de 30.000 emplois directs et reçoit, en moyenne, 950 escales de navires de commerce par an. Ces ateliers thématiques visent l’amélioration de la qualité des prestations fournies par le port ainsi que sa compétitivité à l’échelle nationale et internationale, ainsi que l’information des usagers sur les efforts entrepris par l’ANP en matière d’amélioration des processus de gestion d’exploitation du port.
10 thématiques prévues: les agrumes & primeurs ouvre le bal
Il va sans dire que l’activation de ces ateliers intervient suite à la séance de travail tenue, le 16 février 2022, au siège du Conseil régional entre Karim Achengli, président de la région, Nadia Laraki, directrice générale de l’Agence nationale des ports (ANP), et Said Dor, président de la CCIS-SM, en présence des membres du bureau de Conseil régional Souss-Massa dont le but est de mettre en place un partenariat pour accélérer le développement du complexe portuaire d’Agadir.
Il s’agit aussi de la rencontre de concertation entre les présidents des chambres professionnelles du 5 novembre 2021 au sujet des doléances des usagers du port, ainsi que la réunion, tenue le 22 février 2022, entre le président de la CCIS-SM et le directeur régional de l’ANP, au siège de la chambre. Au total, 10 thématiques seront initiées à partir de ce mercredi, à commencer par le processus de traitement des agrumes et primeurs au port d’Agadir, et celui du traitement du trafic conteneurisé au sein de cette enceinte.
Les autres ateliers portent sur le processus de traitement des bois et dérivés, les céréales et les aliments de bétail, les hydrocarbures et les minerais, les croisières et les chantiers navals et activités connexes, ainsi que le processus de traitement des produits destinés aux cimenteries au port d’Agadir et la question de dématérialisation des procédures portuaires.
Pour les initiateurs de cette atelier de réflexion, le but est de recenser les doléances et les recommandations des usagers du port, outre l’amélioration de la compétitivité du port à l’échelle nationale et internationale et la qualité des prestations fournies par le port avec la mise en place d’une approche de communication pour la prise en charge en temps réel des doléances des opérateurs.
Manutention brute : une moyenne de 7 jours pour les conteneurs
Selon le rapport de la performance portuaire au titre de 2020, réalisé par l’ANP à travers son observatoire de la compétitivité des ports nationaux, l’enceinte portuaire d’Agadir a enregistré le taux de trafic le plus important en 2020. Il s’agit d’une hausse de 18,2%, soit un trafic de 6,6 millions de tonnes en 2020, contre 5,1 millions de tonnes en 2019. Toutefois, en termes de volumes, les ports de Jorf Lasfar et Casablanca devancent de loin cette enceinte puisque ces deux ports ont respectivement cumulé un trafic de 37,1 et 30,3 millions de tonnes en 2020.
Cette évolution, la plus importante, en termes de taux de trafic, au port d’Agadir, a été portée par les marchandises en vrac à hauteur de 3,8 millions de tonnes. Dans le détail, le vrac solide a capté 2,8 millions de tonnes. Il est principalement constitué de vrac solide alimentaire, des minerais et autres vracs solides, notamment le trafic du clinker.
Au titre de l’année 2021, le trafic global a enregistré 5,6 millions de tonnes. Le rendement de manutention brut est de 7 jours en tant que séjour moyen des conteneurs. Pour les céréales et minerais, il est de 11.500 et 9.890 tonnes/jour/navire. Au total, le complexe portuaire a généré 130 MDH de taxes régionales et 70 MDH de taxes communales entre 2017 et 2021.
L’ANP investit 1,1 MMDH depuis 2007
Depuis l’année 2007, l’ANP a mobilisé plus de 1,1 MMDH d’investissements au port d’Agadir. La répartition de ces investissements par infrastructures a essentiellement concerné le port de commerce à hauteur de 700 MDH, en plus de 119 MDH pour la réalisation des ouvrages de protection. A cela s’ajoute une enveloppe de 75 MDH pour le port de pêche et 29 MDH pour le chantier naval.
Parmi les principaux projets en cours de réalisation figure le terminal polyvalent dont les travaux sont avancés, selon l’ANP, à hauteur de 98%. Mobilisant 390 MDH, ce projet a pour objectif d’accompagner le développement industriel et logistique de la région tout en anticipant les besoins en infrastructures portuaires pour accompagner le développement futur du trafic et disposer d’un terminal polyvalent pouvant recevoir les navires de croisière et les navires militaires pour éviter les perturbations que ces derniers engendrent pour le traitement des autres trafics. Il s’agit aussi de l’approfondissement des bassins avancés à hauteur de 95%.
Nécessitant 56,5 MDH, le but de ce projet est l’amélioration des conditions d’accès et de manœuvrabilité au port, en plus de la sécurité des mouvements d’accostage des navires et assurer l’exploitation optimale du nouveau terminal polyvalent. Parmi les projets figure aussi la réhabilitation des appontements flottants de pêche mobilisant 20,5 MDH et avancés à hauteur de 70%. Le but étant d’améliorer les conditions d’accostage de la flotte de pêche artisanale et réorganiser/optimiser les espaces dédiés aux trois composantes du secteur de la pêche.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO