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Banques: « la pire récession au Maroc depuis 25 ans » (Fitch Ratings)

Pour Fitch Ratings, les profils de crédit des banques marocaines se redressent lentement, une dégradation de la qualité de leurs actifs devrait se manifester. Par ailleurs, la rentabilité du secteur devrait s’améliorer.

Fitch Ratings a publié une note, ce début de semaine, dans laquelle l’agence de notation décortique le système bancaire marocain. D’emblée, l’agence note que les fondamentaux du crédit des grandes banques nationales se rétablissent lentement à partir de 2020, alors que les perturbations liées à la pandémie s’atténuent, grâce notamment aux mesures de soutien mises en place par le gouvernement marocain. Il est précisé dans ce sens, par Fitch Ratings, que «les fondamentaux du crédit des banques marocaines se remettent lentement des effets de la pandémie»

La qualité des actifs affaiblie en 2020
Selon l’analyse de l’agence internationale de notation, la crise a provoqué une contraction du PIB marocain de 6,3% en 2020, «c’est la pire récession au Maroc depuis 25 ans», estime-t-on. Sous l’effet de la détérioration des conditions d’exploitation, la qualité des actifs et la rentabilité des banques se sont sensiblement affaiblies en 2020. «Néanmoins, leurs profils de crédit ont été assez résistants en raison d’une série de mesures de soutien gouvernementales», détaille Fitch Ratings dans cette perspective.

La détérioration des indicateurs de qualité des actifs en 2020 a été contenue par d’importantes mesures d’abstention et par la croissance du crédit au secteur privé, qui a été stimulée par des programmes de prêts garantis par l’État à grande échelle. Le ratio moyen pondéré des prêts douteux des sept plus grandes banques a augmenté à 9,7 % fin 2020, contre 8,7 % fin 2019. D’ailleurs, dans ce contexte toujours caractérisé par la crise sanitaire, l’agence s’attend à une reprise économique modérée en 2021 avec une croissance du PIB réel de 5,3 %, mais un taux de chômage élevé (11,5% en 2021) et des flux de trésorerie tendus des entreprises et des ménages continueront de peser sur les profils financiers des banques marocaines. Il s’agit, notamment, d’Attijariwafa Bank, la Banque Centrale Populaire, Bank of Africa, Société Générale Maroc, CIH Bank, BMCI et Crédit du Maroc. Aussi, Fitch Rating estime que le PIB de 2019 ne sera atteint qu’en 2022.

La rentabilité reprend en 2021
Pour ce qui est des perspectives bancaires, l’agence de notation prévoit que «la rentabilité du secteur en 2021 sera bien au-dessus des plus bas taux observés en 2020, mais le rétablissement aux niveaux d’avant la pandémie devrait prendre plus d’un an». En effet, la rentabilité du secteur a fortement chuté en 2020, en raison d’une augmentation prudente des provisions par les banques en prévision d’une dégradation des conditions d’exploitation. «Les provisions pour dépréciation des créances ont consommé 62% des bénéfices d’exploitation avant dépréciation (2019 : 25%). Nous prévoyons des provisions plus modérés en 2021, ce qui réduira la pression sur les indicateurs de rentabilité», explique l’agence de notation.

Plus encore, l’agence s’attend, pour l’année 2021, à une détérioration modeste de la qualité des actifs bancaires suite à la fin des mesures de soutien aux entreprises. Le ratio moyen des prêts douteux a légèrement baissé au premier semestre 2021, mais fitch Ratings s’attend à ce qu’il augmente modérément au second semestre de l’année, suite à l’expiration des mesures de soutien aux entreprises. L’agence détaille dans ce sens que «les principaux risques pesant sur la qualité des actifs proviennent de l’exposition des banques aux secteurs vulnérables, tels que le tourisme, l’industrie et le commerce (30% des prêts du secteur) et le commerce de détail (environ 33%)». Les ratios de fonds propres par rapport aux exigences réglementaires minimales sont limités, mais devraient être stables en 202. Le ratio consolidé de common equity Tier 1 (CET1) des sept plus grandes banques marocaines était de 9,7% à fin 2020 (fin 2019 : 10,1%), au-dessus de l’exigence réglementaire minimale de 8%.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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