Éco-Business

Mohamadi El Yacoubi : Ça vous dit le métier d’expert-comptable ?

Mohamadi El Yacoubi
Président du Cercles des fiscalistes du Maroc (CFM)

Métier polyvalent et prestigieux qui peut générer des niveaux de rémunération très élevés, la profession d’expert-comptable ou comptable agréé séduit de plus en plus de jeunes. Sauf que beaucoup de Marocains ont encore cette image du comptable seul à son bureau derrière ses gros dossiers et avec sa calculette pour unique horizon. Dans cet entretien, Mohamadi El Yacoubi, président du Cercles des fiscalistes du Maroc (CFM), nous dira pourquoi son travail doit encore faire rêver dans les universités marocaines.

Pourquoi devenir expert-comptable ou comptable agréé en 2021 ?
Parce qu’il s’agit d’un métier qui offre des perspectives de carrière prometteuse. Le professionnel des chiffres assure la tenue ou la supervision et la comptabilité de ses entreprises clientes, mais aussi des associations ou des collectivités et les conseille sur leur gestion et même leur stratégie. Il utilise les nouvelles technologies et des progiciels comptables qui lui épargnent des calculs longs et fastidieux, ce qui lui laisse plus de temps pour analyser les comptes et accompagner ses clients dans le développement de leurs activités. C’est à la fois un comptable et un consultant. Sa mission ne se limite pas à tenir la comptabilité de son client. Grâce à ses connaissances étendues en gestion et en droit, il va pouvoir répondre à tous les problèmes du chef d’entreprise relatifs à son activité commerciale ou professionnelle. Les jeunes doivent oublier l’image du comptable seul à son bureau derrière ses gros dossiers et avec sa calculette pour unique horizon. Le professionnel des chiffres a aujourd’hui un quotidien high-tech et on- line. Le plus souvent, il passe moins de temps à saisir les chiffres mais plutôt à les analyser. Vous exercez votre métier en vous déplaçant chez les clients, armé d’une tablette ou d’un ordinateur portable. Vous devrez vous familiariser avec les progiciels de pointe du secteur. Vous passerez l’essentiel de votre temps l’oreille collée à votre smartphone à répondre aux questions et aux demandes de conseils des entreprises clientes. Aucun risque de routine !

Dans quelle mesure ce métier fait encore rêver dans les universités marocaines ?
Assurément, ce métier fait encore rêver parce qu’il s’agit d’un métier prestigieux qui peut générer des niveaux de rémunération très élevés. Toutefois, les étudiants qui veulent choisir cette voie doivent avoir une bonne formation en économie, gestion, comptabilité, fiscalité, droit… Les soft skills constituent également des facteurs clés de réussite dans ce domaine. L’autonomie et la capacité d’adaptation en tête de liste des soft-skills les plus recherchées par les cabinets comptables ou les entreprises qui recrutent des cadres comptables ou financiers. Ces mêmes compétences sont nécessaires pour les jeunes qui veulent créer leurs propres cabinets comptables.

Quel est le profil type du jeune marocain qui opte encore pour ce nouveau métier ?
Les jeunes intéressés par ce métier ne doivent pas être «fâchés» avec les chiffres. Mais nul besoin d’être matheux. Spécialiste des finances de l’entreprise, le comptable ne se limite pas à en établir les comptes. Une grande partie de l’activité consiste à informer et à conseiller les clients : entreprises, associations ou collectivités. Le métier exige de savoir bien rédiger et communiquer. Si vous excellez en maths, vous apprécierez le contrôle de gestion ou le calcul des coûts de revient. Sinon, vous trouverez de l’intérêt dans les autres domaines du métier : droit des sociétés, fiscalité, stratégie d’entreprise… Le métier est polyvalent.  Un expert-comptable ou comptable agréé gagne globalement bien sa vie. Les revenus varient en fonction de l’expérience professionnelle et des conditions d’exercice du métier : en entreprise, en cabinet d’expertise comptable ou dans le secteur public. Le port des titres expert-comptable ou comptable agréé est réglementé par les lois 127-12 et 53-19 pour l’Organisation professionnelle des comptables agréés (OPCA) et loi 15-89 pour l’Ordre des experts comptables (OEC). Il faut obligatoirement être inscrit au tableau de l’OEC ou de l’OPCA. Dans les deux cas, les candidats doivent réussir les examens d’accès à la profession (ISCAE) ainsi que le stage professionnel (3 ans de stage pour les experts-comptables et 2 ans pour les comptables a0gréés). Les deux professions opèrent pratiquement sur le même marché avec des prestation de tenue ou supervision comptable, de conseil juridique et fiscal… avec la particularité que les prestations de commissariats aux comptes ou les audits légaux sont du ressort exclusif des experts-comptables.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO Docs



Gouvernance des EEP : une réforme en profondeur se prépare


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page