Crédits. Les ménages se frottent les mains
La Covid-19 et son lot de difficultés, le manque de visibilité, qui accentue la crainte d’un surendettement, la contraction de la demande et des budgets, autant de facteurs qui laissent des traces indélébiles sur l’économie. Dans sa dernière publication concernant les statistiques monétaires, Bank Al-Maghrib décortique les agrégats monétaires.
Le rythme de croissance de l’encours des prêts aux entreprises non financières privées évolue en dents de scie.
L’analyse des indicateurs de statistiques monétaires de Bank Al Maghrib révèle une décélération de la croissance à 2,6% en juillet, qui fait suite à un pic de 4,2% observé en juin, contre un rythme plus lent de 1,8%, enregistré en mai.
Plusieurs facteurs expliquent cette décélération, à commencer par la Covid-19 et son lot de difficultés, qui empêchent les entreprises de reprendre leur rythme normal, le manque de visibilité, qui accentue la crainte du surendettement ainsi que la contraction de la demande et des budgets.
Rappelons que, dans le BTP ou l’immobilier par exemple, plusieurs projets de développement et d’investissement ont été renvoyés aux calendes grecques.
L’encours des prêts à l’équipement est également en baisse, atteignant 2,6% contre 1,9% en juin. Dans l’attente d’une meilleure visibilité, les entreprises renforcent leurs dépôts (+13,2%) et leurs placements en OPCVM monétaires (+ 35,7%).
Face à la crise, elles continuent de s’endetter pour renflouer leur trésorerie. Entre juillet 2020 et le même mois de cette année, il leur a été octroyé plus de 14,6 MMDH en concours bancaires, ce qui hisse l’encours à plus de 191 MMDH.
Les crédits immobiliers progressent
Avec un encours global de 288,27 MMDH, les crédits immobiliers se sont accrus de 3,6% à fin juillet, comme l’indique la dernière publication des statistiques monétaires de Bank Al-Maghrib.
Dans le détail, les crédits à l’habitat ont connu une hausse de 6,7%, s’établissant à 230,58 MMDH, dont 14,25 MMDH alloués sous forme de financement participatif (+54,3%). Bank Al-Maghrib révèle, également, que les crédits aux promoteurs immobiliers ont enregistré un repli de 10,9%, affichant un encours de 53,5 MMDH, soit 6,56 MMDH en moins par rapport à la même période de l’année passée.
Cette contraction des crédits octroyés aggrave les effets de la crise sur ce secteur, encore convalescent, et qui peine à se remettre des effets de la pandémie.
Croissance des crédits accordés au secteur non financier
La banque centrale indique, également, que les crédits alloués au secteur non financier ont connu une croissance de 3%, moindre, cependant, que les 4,1% de l’année écoulée.
Ceci s’explique par la hausse des prêts aux ménages de 5,6% (après 5,8%) et des prêts aux sociétés privées de 2,6% (après 4,2%).
L’encours des engagements bancaires s’est établi à 961,34 MMDH, soit une légère hausse de 1,6%. La baisse des crédits à l’équipement s’est traduite par une perte de 7,66 MMDH de leur encours, en glissement annuel, s’établissant à 177,3 MMDH, alors que les crédits à la consommation ont gagné, pour leur part, 609 MDH sur l’année, enregistrant un encours de 55,67 MMDH.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO