Chambres professionnelles : les urgences du nouveau mandat
Dans l’attente de la constitution des nouvelles instances dirigeantes des quatre catégories composant les Chambres professionnelles, les contours de leur nouveau mandat s’articulent, d’ores et déjà, autour de l’implication dans le plan de relance et la défense des intérêts des professionnels, tous secteurs confondus.
Le renouvellement des Chambres professionnelles constitue, toujours, un moment fort dont les professionnels et travailleurs des secteurs concernés -commerce, industrie, services, agriculture, artisanat et pêche- espèrent une véritable rupture. Ce nouveau mandat des quatre catégories de chambres professionnelles intervient, en effet, dans un contexte inédit pour le pays, plusieurs secteurs d’activité ne disposant guère de visibilité quant aux perspectives de relance économique. Le rôle des Chambres professionnelles devrait, également, être déterminant pour la réussite du chantier de couverture sociale, visant à intégrer l’ensemble des catégories ciblées dans cet ambitieux projet. Dans l’immédiat, elles seront amenées à contribuer à l’élaboration des plans et choix stratégiques, en relation avec leurs activités, au niveau national, régional, provincial et local, tout en participant aux travaux des Conseils d’administration des établissements publics, acteurs dans les secteurs qu’elles représentent, et à ceux des agences et offices gérant les équipements et services publics relevant de leur ressort territorial. Un nouveau cadre de gestion sera mis en place pour préciser les contours de leur participation dans la gestion des marchés de gros, les gares routières, les abattoirs, les ports, les aéroports, les foires, les entrepôts frigorifiques, les agences de transport urbain et les agences locales de distribution d’eau et d’électricité. Ceci, tout en s’impliquant fortement, comme le prévoit la loi, dans les Conseils d’universités et des académies régionales d’éducation et de formation ainsi que ceux des établissements publics de formation professionnelle.
Les missions consultatives renforcées
Tous les projets de lois et décrets qui seront élaborés pour réglementer les secteurs économiques, du ressort des Chambres professionnelles, seront soumis, pour consultation, aux représentants des secteurs concernés, avant leur lancement dans le circuit d’adoption. Le nouveau mandat sera aussi marqué par l’implication des Chambres dans les travaux publics et autres travaux à exécuter, relevant de leur ressort territorial, ainsi que dans la perception de recettes et redevances ou l’exécution de dépenses, liées à ces travaux. En ligne de mire, le renforcement de la vocation régionale des Chambres «pour en faire des forces de proposition mais aussi des acteurs économiques au niveau régional». Parmi les mesures phares prévues, figure la possibilité, notamment pour les Chambres de commerce, de mettre en place des centres d’arbitrage, et de signer des conventions de partenariat au profit des adhérents. Le volet de la contractualisation sera aussi concerné, avec une nouvelle génération de contrats de partenariat qui seront conclus en vue de permettre aux Chambres professionnelles de remplir pleinement leurs attributions légales. Enfin, les Chambres pourront être associées dans la réalisation des plans de développement régionaux (PDR), via des contrats avec les Conseils des régions, essentiellement en matière de soutien aux entreprises et pour la réalisation d’infrastructures.
Des plans d’action pour chaque groupement relevant des Chambres professionnelles
Les Chambres professionnelles sont, actuellement, d’envergure différentes, composées de sept à 21 membres, avec un statut qui met en avant de nouvelles règles relatives aux missions représentatives, consultatives, d’appui et de promotion. Des plans stratégiques sont, également, projetés, avec l’adoption d’une vision à long terme qui s’appuie sur la mise en place desdits plans, dans le cadre de leurs budgets. A noter que le nombre des Chambres professionnelles a été revu à la baisse, en vue de se conformer au découpage régional, de même qu’un programme de soutien financier aux nouvelles Chambres, basé sur une approche de regroupement, a été finalisé. De leur côté, les communes n’ont pas été exclues des instances élues, dans la mesure où elles peuvent conclure des contrats spécifiques avec les Chambres professionnelles, dans l’objectif de permettre à ces dernières d’étendre leurs compétences à tous les niveaux de gestion locale. L’une de leurs principales autres attributions réside, par ailleurs, dans la possibilité de détenir des parts dans les sociétés publiques ou privées, dont l’objet s’inscrit dans le cadre de leurs missions, et selon les conditions fixées par les assemblées générales.
Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO