Vaccination : la campagne de la CGEM Nord bat son plein
Lancée au début de la semaine dernière dans les zones industrielles où six centres de vaccination ont été ouverts, la campagne initiée, en partenariat avec la wilaya, a déjà atteint 10.000 vaccinés. Ce qui veut dire qu’à ce rythme, l’objectif des 50.000 vaccinés sera atteint à la fin de la première semaine du mois de septembre. Les détails sur une initiative à dupliquer.
Les salariés des zones industrielles situées dans la région du Nord du royaume auront bientôt tous leur passeport vaccinal. C’est juste une question de quelques semaines ! En effet, la CGEM Nord TTA (Tanger-Tétouan-Al Hoceima) a lancé une campagne de vaccination, en partenariat avec la wilaya. Une campagne qui connaît une vraie dynamique puisqu’elle a exactement démarré lundi dernier, à travers l’ouverture de six centres de vaccination dans les zones industrielles.
Et jeudi dernier, elle aurait déjà atteint 10.000 vaccinés. «Ce qui veut dire qu’à ce rythme, nous atteindrons notre objectif des 50.000 vaccinés au plus tard, à la fin de la première semaine du mois de septembre prochain», a déclaré Adil Raïss, le président de la CGEM-TTA qui explique les raisons de cette campagne. Selon Raïss, «la CGEM-TTA a pris cette décision pour à la fois éviter qu’il y ait des clusters au sein des zones industrielles et surtout accélérer la vaccination et contribuer ainsi à l’immunité collective qui va aider tout le Maroc à se sortir de cette pandémie qui perdure depuis plus d’une année».
50.000 vaccinations visées
À la question: Est-il est vrai que, depuis lundi, les salariés de ces zones industrielles doivent impérativement se doter du passeport sanitaire, sinon, ils ne sont pas acceptés dans leur lieu de travail ?, le patron de la CGEM est catégorique. «La réponse est non. Nous venons à peine de démarrer et donc tous les salariés vaccinés ou non peuvent accéder à leur lieu travail. Le passeport sanitaire n’est pas une obligation. Ce qu’il faut savoir, c’est que notre campagne est un appel à la responsabilité individuelle et collective. Nous voulons des personnes engagées et notamment des employeurs actifs, surtout après l’importante rechute enregistrée au niveau des cas de contamination qui ont atteint le niveau record de 10.000 cas mercredi dernier».
Donc, pour le moment, le passeport vaccinal n’est pas exigé. Autre chose, la campagne n’est pas nationale. Bien qu’elle mérite d’être rapidement dupliquée dans d’autres régions, elle est pour le moment juste effective dans la région du Nord, c’est-à-dire exactement à Tanger, Tétouan, Al Hoceima, Larache, Ouezzane, Chefchaouen, M’diq, Fnideq, Asilah et Fahs Anjra. Enfin, elle est également initiée pour mobiliser les employeurs de la région du Nord. D’ailleurs, c’est pour cette dernière raison qu’Adil Raïss et Mohammed Emtil, le président de la Commission arbitrage et médiation de la CGEM-TTA, ont sorti une note qu’ils ont adressée aux adhérents de leur corporation patronale. Note dans laquelle, ils leur rappellent leurs responsabilités.
À commencer par le droit à la santé et à la sécurité au travail pour les employés, qui revêt deux dimensions, pénale et civile, lesquelles responsabilités (en termes de prévention des risques professionnels et de protection contre l’altération de la santé des salariés) échoient à l’employeur qui est tenu de respecter les diverses mesures ad hoc prises par les pouvoirs publics compétents pour prévenir les risques provenant du virus Covid-19. Il s’agit de mesures décidées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.
L’implication des employeurs fortement souhaitée
Le tandem a également rappelé certaines dispositions du Code du travail, notamment les articles 24, 39 et 281. Le premier stipule que: «De manière générale, l’employeur est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires afin de préserver la sécurité, la santé et la dignité des salariés dans l’accomplissement des tâches qu’ils exécutent sous sa direction et de veiller au maintien des règles de bonne conduite, de bonnes mœurs et de bonne moralité dans son entreprise».
L’article 39, qui se prononce sur l’usage du pouvoir disciplinaire, considère que «l’inobservation par le salarié des instructions à suivre pour garantir la sécurité du travail ou de l’établissement ayant causé un dommage considérable comme étant une faute grave justifiant le licenciement sans indemnité ni préavis.
Alors que l’article 281 explique que «l’employeur doit veiller à ce que les locaux de travail soient tenus dans un bon état de propreté et présenter les conditions d’hygiène et de salubrité nécessaires à la santé des salariés, notamment en ce qui concerne le dispositif de prévention de l’incendie, l’éclairage, le chauffage, l’aération, l’insonorisation, la ventilation, l’eau potable, les fosses d’aisances, l’évacuation des eaux résiduaires et de lavage, les poussières et vapeurs, les vestiaires, la toilette et le couchage des salariés.
L’employeur doit garantir l’approvisionnement normal en eau potable des chantiers et y assurer des logements salubres et des conditions d’hygiène satisfaisantes pour les salariées». La jurisprudence de la Cour de cassation (chambre sociale) a été également rappelée. Elle considère que le licenciement décidé par l’employeur est justifié et valable lorsque la santé et la sécurité des salariés sont d’ordre public et que leurs infractions sont en violation des dispositions de l’article 281 du Code du travail et de la convention internationale du travail sur la santé et la sécurité du travail».
Raïss et Emlil ont aussi brandi le droit d’urgence sanitaire représenté par le décret-loi n° 2-20-292 du 23/3/2020 sur l’état d’urgence sanitaire et le décret de son application n° 2-20-293 du 23/3/2020 qui habilitent les pouvoirs publics à prendre n’importe quelle mesure pour prévenir la pandémie de la Covid-19. Dans ce cas, les entreprises doivent appliquer les dispositions adaptées à leur réalité (propreté, distanciation sociale, port de masque, sensibilisation…), est-il expliqué.
Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO