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Le break, ce mal-aimé de l’automobile au Maroc

Pétri de qualités, dont un grand coffre et une modularité poussée, le break n’a pourtant pas droit de cité dans nos carrefours. En cause, une image négative, héritée du temps où les breaks R12 et R18 servaient aux livreurs de pains et autres transporteurs de marchandises. Focus…

C’est un fait avéré et quasi-généralisé : la vague SUV continue à déferler sur les marchés automobile mondiaux, au point de laisser croire que cette architecture deviendra un jour la norme ou du moins l’écrasante tendance dominante. Le royaume n’y échappe pas, le SUV étant la «race» automobile la plus prisée par les Marocains, acheteurs de véhicules neufs. Pourtant, et à y regarder de près, ces véhicules ne sont qu’une expression haute sur pattes et parfois compactée du break ! «Break», le mot est lâché, et il a, au Maroc, probablement plus qu’ailleurs, un pouvoir de révulsion auprès de la masse. «Pourquoi tant de haine ?», s’interrogeront les quelques rares et moins sceptiques, qui connaissent et reconnaissent les vertus de ces gros porteurs.

Les raisons d’une image négative
Faut-il le rappeler ? Le break a toujours cartonné en Europe et notamment dans les pays anglo-saxons. Les constructeurs automobiles l’ont décliné sur tous les segments, de la petite citadine à la grande routière. Sur une catégorie comme celle des familiales, la gamme d’une Volkswagen Passat ou d’une Mercedes Classe C, le break a souvent réalisé deux-tiers des ventes, contre un tiers pour la carrosserie tricorps. Curieusement, cet engouement n’est pas de mise dans notre pays. Pour expliquer cette désaffection, il faut un peu remonter dans le temps… Vers la fin des années 80, et jusqu’à l’aube des années 2000, des breaks d’occasion, tels que les Renault 12 et 18 étaient utilisés par des livreurs de pain, des transporteurs d’œufs et autres marchandises, voire quelques ambulanciers. Assimilé à un véhicule utilitaire pour petits métiers de transport ou d’artisanat, le break s’est retrouvé black-listé par les Marocains, y compris ceux en quête d’un véhicule familial. Certes, un véhicule comme la Dacia Logan MCV (photo) avait tenté, à travers son rapport prix/prestations fort intéressant, de réhabiliter le break, il y a quelques années… En vain !

Le break, des atouts et une philosophie
Le break, c’est d’abord de l’espace à revendre ! Un habitacle spacieux et souvent fuselé, doté d’une belle modularité qui permet d’accentuer encore plus le volume du coffre, et d’améliorer la capacité de chargement, notamment pour les objets en longueur. Cet atout structurel du break fait le bonheur des pères de famille, en Europe et en Amérique du Nord, surtout lorsqu’il est question de bien charger le coffre avant de prendre la route des vacances. Certains SUV peuvent offrir des caractéristiques similaires à celles d’un break, mais ils resteront toujours pénalisés par leur hauteur, source d’une plus grande résistance aérodynamique et donc d’une consommation plus élevée. Le break, ce n’est pas que du volume et un look, c’est en fait tout un état d’esprit ! Une race automobile dont la clientèle cherche avant tout bien-être et aisance à bord, avant toute autre considération d’ordre esthétique. Au Maroc, peu de gens optent pour une automobile break, mais ceux qui le font affichent haut et fort leur anticonformisme, voire leur image esthète. Forcément, certains modèles, plus que d’autres, parviennent à faire franchir le pas des plus hésitants. C’est le cas des breaks Volvo et, précédemment, des déclinaisons break des Alfa Romeo 156 et 159 dites «Sportwagon», ainsi que celui de l’Opel Insignia qui existe toujours sur l’actuelle génération (photo).  Sans cet engouement phénoménal pour les SUV, les constructeurs automobile auraient probablement «pondu» d’autres modèles, à la silhouette aguicheuse, à même de refaire aimer le break. En attendant, ce dernier restera boudé par les Marocains… à tort !

Jalil Bennani / Les Inspirations ÉCO Docs Auto



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