Compensation : la hausse des charges se profile
La facture s’est alourdie pour le gaz butane à partir du mois de mars. Pour le sucre, la hausse des prix à l’international a atteint des seuils records.
La chute importante des prix à l’international du gaz butane en 2020, causée par la propagation de la Covid-19, ne semble pas s’être prolongé pendant le premier trimestre de 2021. Les nouvelles statistiques de la Caisse de compensation montrent que la moyenne de la subvention unitaire du gaz butane par bouteille de 12 kg a augmenté de 9% au cours des trois premiers mois de l’année 2021 par rapport à la même période de 2020.
Pour la Caisse, la hausse des charges est également constatée pour la même période au cours des trois dernières années et intervient «après une année 2020 marquée par une baisse de la demande internationale dans un contexte de pandémie mondiale, et durant laquelle le cours du gaz butane progresse fortement depuis le début de l’année 2021». Cette évolution est principalement due à la reprise de l’activité économique en Chine et à la décision conjointe de l’OPEP et de la Russie de maintenir une politique stricte de quotas, indique la Caisse dans son argumentaire. La conjoncture internationale défavorable a également impacté la moyenne des cours du gaz butane au cours du premier trimestre de l’année 2021, enregistrant une hausse de 22% par rapport à la même période de 2020. Le pic a été atteint durant le mois de mars dernier lorsque le prix du gaz butane a atteint 549 dollars la tonne, ce qui représente une hausse de 89% par rapport au même mois de l’année 2020, où les prix ont connu une chute vertigineuse dans le sillage de la propagation de la Covid-19.
Le sucre absorbera le gros des charges
Les données de la Caisse de compensation pour ce deuxième produit de nécessité, qui bénéficie du régime de soutien, montrent que la moyenne des cours du sucre au premier trimestre de l’année 2021 a enregistré une augmentation de 18%, comparée à la même période de l’année 2020. «L’année 2021 à peine commencée, que les prix du sucre brut ont atteint des sommets jamais vus depuis le mois de mai 2017, et ce, en raison, d’une part, de la persistance de conditions climatiques défavorables dans les principaux pays producteurs, à savoir le Brésil et la Thaïlande, et d’autre part, d’une baisse des expéditions de l’Inde, troisième exportateur mondial de sucre brut», explique la Caisse à propos des seuils records enregistrés. En effet, les cours de sucre ont enregistré, au cours du mois de mars 2021, une hausse de 33% par rapport au même mois de l’année 2020, et une baisse de 7% par rapport au mois de février 2021, et ce, dans «un environnement encore incertain lié à la pandémie et son impact réel sur la consommation mondiale de sucre en 2021», avertissent les analystes de la Caisse de compensation. En dépit des indicateurs inquiétants qui se profilent, le bilan des deux premiers mois de l’année montre une baisse de la dotation accordée au secteur de l’ordre de 3%, soit 527 MMDH. À noter enfin que le montant global des dossiers en cours pour le segment du sucre a atteint près de 1,2 MMDH.
Une baisse des charges constatée pour le gaz butane
Les statistiques disponibles couvrent les mois de janvier et février 2021, au cours desquels le prix à l’international n’avait pas encore connu la hausse constatée en mars et début avril. Ainsi, les dotations réservées au soutien des prix dépassent 1,8 MMD, contre plus de 1,9 MMDH durant les deux premiers mois de l’année 2020. L’évolution aussi bien de la charge de compensation du gaz butane que des quantités mises à la consommation s’est caractérisée par une baisse de 5%, comparée à la même période de l’année 2020. De son côté, le paiement des encours des dossiers de subvention des produits de gaz butane arrêté à fin mars 2021 totalise plus de 1,9 MMDH, précise la Caisse qui indique également que les encours des dossiers de subvention du gaz butane s’élèvent à plus de 2,7 MMDH.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco