Maroc

Enseignement supérieur : les députés font le point

La Commission de l’enseignement de la Chambre des représentants examinera prochainement le dispositif gouvernemental portant sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique pendant la crise sanitaire.

Le 6 avril prochain, les députés devront évaluer les mesures prises par le gouvernement en vue d’améliorer le rendement des établissements universitaires. Le dispositif destiné à la recherche scientifique sera également passé au crible. Les députés veulent, durant cette étape, assurer le suivi des mesures prises depuis le déclenchement de la crise sanitaire, en vue d’assurer la continuité des cours dispensés aux étudiants. Il s’agit d’un point essentiel auquel les élus accordent une grande priorité, en raison des risques liés à l’impact de ces mesures sur le contenu pédagogique des programmes d’enseignement. L’accélération du processus de la digitalisation constitue aux yeux des députés l’une des questions névralgiques, un nouveau modèle de l’enseignement supérieur à distance devant être déployé durant la prochaine rentrée universitaire 2021-2022. Les données recueillies par les membres de la Commission de l’enseignement de la Chambre des représentants montrent que le segment de la recherche scientifique est érigé en priorité, en raison de son impact direct sur la valeur des diplômes délivrés par les universités et les instituts d’enseignement supérieur.

Les débouchés professionnels en ligne de mire
Le contrôle parlementaire du segment de l’enseignement supérieur se focalise essentiellement sur l’adéquation de l’offre de formation supérieure aux exigences du marché du travail. Il s’agit d’assurer une plus grande visibilité des lauréats et les orienter vers les filières les plus demandées par les employeurs. Trois axes retiennent l’attention des membres de la commission parlementaire. Ce sont, comme l’indique l’architecture proposée pour les filières universitaires, le contenu des formations et les aspects liés à la gestion administrative et financière. Le sondage des opinions des divers intervenants éducatifs et leurs partenaires du marché du travail reste l’une des pistes préconisées par les élus, ainsi que le suivi des mesures destinées à améliorer la qualité des formations. Puisque la question de l’adéquation de l’offre de formation semble être moins pesante au niveau des établissements universitaires à accès régulé, l’attention des parlementaires est essentiellement portée sur les établissements à accès ouvert, que sont les facultés des sciences sociales et des lettres, les facultés des sciences et les universités multidisciplinaires. À noter que dans le cadre de la réforme, les 12 universités marocaines, qui regroupent 126 établissements, ont adopté le système «LMD», dans le cadre duquel les études supérieures sont divisées en 3 grades, que sont la licence en 6 semestres, le master en 10 semestres et le doctorat dont les thèses sont préparées 3 ans après l’obtention du Master. Quant aux enseignements dispensés par les établissements universitaires, c’est le système des modules qui est appliqué, sanctionné par des diplômes nationaux.

La recherche scientifique n’est plus un luxe

La crise sanitaire a poussé l’État à instaurer une nouvelle stratégie pour la recherche scientifique qui s’étend jusqu’à l’année 2025. Pour les députés, le lancement de cette stratégie devra aboutir à une «autosuffisance» nationale dans tous les domaines de recherche, de même qu’une batterie de mesures destinées à encourager les enseignants-chercheurs et les étudiants chercheurs à adhérer à la vision gouvernementale sera analysée. Trois raisons majeures relevés par les élus continuent de miner les efforts déployés, à savoir la modicité des incitations financières pour les chercheurs, la lourdeur des procédures et le défaut de convergence entre les départements ministériels concernés par l’accélération des recherches, notamment dans le domaine sanitaire, agricole et industriel. Les chiffres recueillis par les députés montrent que le pays compte prés de 34.000 doctorants dans toutes les disciplines, soit une hausse de 20% durant les deux dernières années. Pour sa part, le nombre des thèses soutenues enregistre une cadence haussière qui atteint 35% depuis l’année 2016, sans que cela ne se reflète au niveau des thèses publiées et qui ne dépassent pas 7.000 par an, soit une moyenne annuelle de 0,5 publication par chercheur.

Younes Bennajah / Les Inspirations Éco



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