Réseaux sociaux: quel manque à gagner pour le fisc ?
Mohamadi El Yacoubi, Président du Cercle des fiscalistes du Maroc (CFM)
Quel devrait être le statut juridique et fiscal des influenceurs au Maroc ?
Ces prestataires de services exerçants sous forme de d’influenceur et encore de blogueurs sur les réseaux sociaux doivent exercer en tant qu’entreprise individuelle ou en tant que SARL à associé unique. Ils ont même la possibilité d’opter pour le statut d’auto-entrepreneur, à condition que leur chiffre d’affaires ne dépasse pas 200.000 DH/an. Dans ce cas, l’influenceur auto-entrepreneur est soumis à l’impôt sur le revenu (IR) en appliquant au chiffre d’affaires annuel encaissé un taux libératoire de 1%. Un taux d’imposition très avantageux, pourvu que ces personnes prennent l’initiative de s’identifier et d’abandonner leur statut informel. Pour ceux qui opteront pour la SARL d’associé unique, ils seront soumis à l’impôt sur les sociétés (IS) avec le barème de 10%, 20% ou 31%, dépendamment de leur bénéfice net fiscal (respectivement, inférieur à 300.000, entre 300.000 DH et 1.000.000 DH et supérieur à 1.000.000 DH).
Comment contrôler le business de ces dites stars du web et des réseaux sociaux ?
L’administration fiscale est outillée pour contrôler ces activités et pour les redresser éventuellement. Il est conseillé à ces influenceurs qui opèrent dans l’informel de profiter de la disposition de la loi de Finances 2021 qui prévoit pour les contribuables exerçant une activité passible de l’IR, la non-imposition des revenus, à condition que ces derniers s’identifient auprès de l’administration fiscale en s’inscrivant au rôle de la taxe professionnelle au plus tard le 31 décembre 2021
À combien peut-on estimer le manque à gagner pour le fisc?
Il est très difficile de chiffrer ce manque à gagner. Néanmoins, cette activité d’influenceurs, blogueurs, youtubeurs, instragrameurs est en plein développement et offre de bonnes perspectives pour les jeunes… Ces nouveaux métiers sont devenus des jobs à part entière. Toute une économie a été créée autour de ce secteur de l’influence.
Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco