Financement : le programme Intelaka porte ses fruits (Dossier Entrepreneuriat)
Lancé à l’initiative du roi Mohammed VI, le programme Intelaka a connu l’adhésion de toutes les banques dont la nouvelle offre sera greffée sur celle conçue par la Caisse centrale de garantie. Le bilan d’étape du programme est satisfaisant.
Dans son discours d’ouverture de la première session de l’année législative, prononcé le 11 octobre 2019, le roi Mohammed VI a appelé les banques à s’impliquer davantage dans le développement économique et à soutenir les jeunes et l’emploi, en mettant en œuvre un programme spécial d’appui aux jeunes diplômés et de financement des projets d’auto-emploi. «…Aussi exhortons-Nous le secteur bancaire national à un engagement plus ferme, à une implication positive plus vigoureuse dans la dynamique de développement que connaît notre pays. Cet effort doit porter spécifiquement sur le financement de l’investissement, l’appui aux activités productives, pourvoyeuses d’emplois et génératrices de revenus». «À cet égard, outre l’engagement des banques auprès des grandes entreprises en termes d’appui et de financement, Nous les incitions à s’acquitter de la mission prépondérante qui leur échoit en matière de développement», a déclaré le souverain. Le but ultime est d’accorder plus de crédits aux TPE exportatrices en Afrique, aux porteurs de projets… pour in fine aboutir à une amélioration de l’inclusion économique et faire profiter l’ensemble des citoyens des richesses générées. À partir de ce discours royal, le déclic s’est opéré ! Le lendemain, une première réunion a été tenue par Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration et Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib. Cette rencontre a été suivie par d’autres avec les banques, le patronat… toutes les parties prenantes se sont donc mobilisés pour préparer un programme qui permettre in fine de propulser l’acte d’entreprendre au Maroc. Chose faite, Le programme intégré d’appui et de financement des entreprises, Intelaka, a été opérationnel 4 février 2020 dans le réseau bancaire. Les trois axes principaux de ce programme a noter, sont le financement de l’entrepreneuriat, la coordination des actions d’appui et d’accompagnement de l’entrepreneuriat au niveau des régions, ainsi que l’inclusion financière des populations rurales. Intelaka, comporte par ailleurs, plusieurs mesures destinées à contenir et à dépasser les difficultés qui entravent l’accès au financement des jeunes porteurs de projets et des très petites et petites entreprises.
Détails du programme
Intelaka s’appuie ainsi sur le Fonds de soutien à l’entrepreneuriat créé dans le cadre de la loi de finances 2020 et doté initialement de 6 MMDH sur 3 ans (3 MMDH apportés par les banques et autant par l’État), avant que le Fonds Hassan II ne soit mis à contribution avec 2 MMDH supplémentaires, en faveur du monde rural. De ce fait et au total, 8 MMDH serviront à garantir les crédits qui seront octroyés par les banques et dans une moindre mesure à co-financer les bénéficiaires du programme. La population cible s’élève à près d’un million de personnes. Ce Fonds, qui mobilise d’importantes ressources financières, bénéficiera principalement aux jeunes porteurs de projets et aux petites et moyennes entreprises afin de leur permettre d’accéder au financement, outre le soutien des entreprises actives dans le domaine de l’export, il favorise également une intégration économique et professionnelle des travailleurs du secteur informel.
Bilan d’étape satisfaisant
Pour ce qui est du bilan de ce programme lancé en février 2020, le directeur général de la Caisse Centrale de Garantie (CCG), Hicham Zanati Serghini a annoncé récemment qu’il a permis l’octroi de 15.085 crédits garantis à près de 12.500 entreprises, à fin décembre 2020. À noter que la CCG participe également au programme Intelaka pour le financement et l’accompagnement des petites entreprises et des porteurs de projets. Les produits qu’offre ce programme, à savoir «Damane Intelak», «Intelak Al Moustatmir Al Qaraoui» et «Start-TPE», ont réussi à totaliser un volume de crédits de près de 2,8 MMDH, précise Serghini, notant que le monde rural a capté 20% des projets financés. Majoritairement destinés à l’investissement (80%), ces crédits garantis ont profité au commerce et à la distribution (25%), à l’agriculture (14%), à l’industrie (13%) et aux services (13%). Quant au nombre d’emplois à pourvoir, il est estimé à près de 39.000 postes, ce qui témoigne d’une «réelle» dynamique en création et ce, en dépit d’une conjoncture économique particulièrement difficile, note le DG de la CCG.
Sanae Raqui / Les Inspirations éco Docs