Hydrogène vert : le Maroc et le Portugal accordent leurs violons
Le Maroc poursuit son ambition de devenir un champion de l’hydrogène vert, dans les dix prochaines années, et multiplie les partenariats dans ce segment d’énergie propre. Un partenariat est en marche avec le Portugal qui, lui aussi, ambitionne de devenir un acteur important de cette filière.
La symbiose est totale entre le Maroc et le Portugal à propos de la niche que présente le segment de l’hydrogène vert. Mardi à Rabat, le ministre de l’Energie, des mines et de l’environnement, Aziz Rabbah a signé une déclaration de coopération sur l’hydrogène avec son homologue du Portugal, Matos Fernandes. Les deux parties entendent par la même occasion renforcer leur coopération bilatérale, aligner les priorités de l’hydrogène vert au Maroc et au Portugal sur les stratégies de décarbonation liées à l’accord de Paris et encourager la demande commerciale de l’hydrogène vert.
A ce titre, la convention actée cette semaine n’est que la première étape d’un partenariat que les deux pays espèrent bien fructueux à long terme. Elle représente la balise de la coopération bilatérale dans le domaine de l’hydrogène vert, compte tenu des potentiels et atouts dont disposent les deux pays. D’ailleurs, à l’issue de leur échange tenu en visioconférence, les deux ministres se sont engagés à créer un groupe de travail conjoint pour examiner et mettre en œuvre plusieurs actions, dont une feuille de route pour l’hydrogène vert et l’ammoniac ainsi que l’élaboration d’un mémorandum d’entente sur l’hydrogène vert. Ceci devrait ouvrir de nouvelles perspectives durables devant les deux pays, mais aussi leurs tissus économiques respectifs. Ledit cadre de coopération les «positionne en tant qu’acteurs importants, du point de vue de leur capacité à produire de l’énergie verte, respectivement le Maroc à la pointe du continent africain et le Portugal au sud du continent européen, pour jouer un rôle stratégique, aussi bien au niveau de la production qu’au niveau de la distribution de cette énergie verte qui, à échéance 2050, répondra à environ 25 % des besoins mondiaux en énergie», comme l’a expliqué l’ambassadeur du Maroc au Portugal, Othmane Bahnini.
Pour le ministre de tutelle, Abdelkader Amara, il s’agit là de la continuité des efforts déployés par le Maroc en vue d’entamer le développement de l’hydrogène et ce, dans le cadre de la commission nationale de l’hydrogène dès 2019. Cette commission, rappelons-le, a été créée dans l’objectif de renforcer la stratégie du Maroc dans le domaine du développement des énergies renouvelables, assurer son indépendance énergétique et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mettant en avant les exemples les plus saillants en la matière, Amara a relevé la création de la plateforme nationale de recherche et de développement, notamment le centre «Green A2A», sans compter le partenariat entre l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) et l’Université polytechnique Mohammed VI qui travaillent de concert pour développer la recherche de base sur l’hydrogène vert. Et de citer, également, l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) qui pilote un projet de référence portant sur l’hybridation. Rappelant que le développement du secteur de l’hydrogène vert nécessite un appui particulier par les Etats et les gouvernements, le ministre portugais de l’Environnement et de l’action climatique a de son côté souligné l’engagement du Portugal dans une politique stratégique en matière d’hydrogène vert. Il a, aussi, annoncé que son pays ambitionne d’organiser le 7 avril prochain une conférence internationale sur cette filière, à laquelle le du Maroc est convié.
Avant le Portugal, l’Allemagne
Le Maroc a signé, en juin dernier, un accord de coopération avec l’Allemagne portant sur le développement du secteur de la production d’hydrogène vert et la mise en place de projets de recherches et d’investissement dans l’utilisation de cette matière. Dans ce cadre, deux projets ont été mis en œuvre, notamment le projet «Power-to-X» pour la production de l’hydrogène vert et la mise en place d’une plateforme de recherches sur «Power-to-X», le transfert de connaissances et le renforcement des compétences. Pour rappel, les deux pays sont liés par un partenariat solide en matière d’énergie depuis 2012.
Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco