Écotourisme : les parcs nationaux, nouveaux produits d’avenir
L’initiative, menée par la SMIT et les Eaux et forêts, entre dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie «Forêts du Maroc 2020 – 2030», lancée en février dernier par le roi et visant la valorisation du réseau des 10 parcs nationaux du royaume. Pour commencer, les deux partenaires lancent une expérience pilote à Ifrane.
La Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) et le département des Eaux et forêts (DEF) ont décidé de valoriser les parcs nationaux du royaume pour en faire des destinations écotouristiques. L’initiative entre notamment dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie ‘’Forêts du Maroc 2020-2030’’, lancée le 13 février dernier par le roi et visant la valorisation du réseau des 10 parcs nationaux du royaume. Une stratégie portant sur cinq orientations, à savoir la conversion du domaine forestier en un territoire de développement, l’adoption d’une approche participative associant tous les intervenants, le renforcement des capacités productives des forêts, la protection de leur biodiversité et l’amélioration de leur durabilité. C’est sur la base de cette stratégie que la SMIT a commencé à tâter le terrain, notamment en menant des études dans les différents territoires ruraux abritant ces parcs. Des études qui ont montré que les touristes qui venaient souvent dans ces territoires pour un court séjour de 2 à 3 jours avaient tendance à y rester pour prolonger leurs vacances jusqu’à une semaine, sans doute conquis par la richesse de cette expérience touristique différente, authentique parce que très immersive dans la nature. En tous cas, ce constat réconfortant fait sur le terrain, ajouté aux nombreuses actions menées par les pouvoirs publics pour favoriser un tourisme plus responsable, à l’instar de la mise en place de la filière écotourisme, ont suffi pour mettre la puce à l’oreille aux responsables de la SMIT qui ont ainsi compris qu’il y avait une carte à jouer dans le lancement de nouveaux circuits écotouristiques dans les territoires ruraux.
Des niches prometteuses
C’est dans ce sens que l’équipe de Imad Barrakad, directeur général de la SMIT, a scellé un partenariat avec le DEF pour valoriser les 10 parcs nationaux du royaume, en l’occurrence Toubkal, Tazekka, Souss-Massa, Iriki, Talassemtane, Ifrane, le Haut Atlas oriental, Al Hoceima, Khenifiss et Khénifra, qui sont des espaces terrestres et maritimes naturels protégés, englobant des écosystèmes uniques représentatifs de la diversité biologique du Maroc. Selon la SMIT, si ces «territoires d’exception» sont intégrés dans une vision globale de destination touristique durable, ils pourront attirer plus d’un million de touristes à l’horizon 2030 (voir entretien ci-dessous). En effet, ces parcs demeurent sous-valorisés et nécessitent d’importants efforts d’investissements pour pouvoir y créer une plus-value et une offre «nature». Autrement dit, ce sont encore des terrains vierges à aménager pour y attirer davantage de touristes.
Ifrane comme parc pilote
Pour commencer, le DEF et la SMIT ont décidé d’unir leurs efforts pour la valorisation touristique de ces parcs. Ils démarrent par une expérience pilote à Ifrane et se sont parallèlement fixé comme objectif de rechercher des ressources financières destinées à l’aménagement de ces nouvelles zones touristiques. La démarche retenue pour la valorisation de ces parcs consiste notamment à développer leur fonction touristique tout en préservant leur biodiversité et environnement. Pour ce faire, deux zones seront distinguées dans chaque parc, à savoir une zone cœur de vie et une zone d’adhésion. Leur délimitation est en cours par le DEF. Une fois définies, elles feront l’objet d’actions de promotion au niveau des investisseurs privés selon des critères bien arrêtés. En effet, «la valorisation se fera selon la vocation de chaque parc en encourageant l’investissement privé et l’accompagnement à la création de TPME pour y investir et animer les circuits touristiques par de nouvelles activités selon un entrepreneuriat innovant alliant tourisme, économie et biodiversité», souligne la SMIT.
Aziz Diouf / Les Inspirations Éco